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Dernières Infos - Crise au Liban

EDL accumule les difficultés entravant son fonctionnement


EDL accumule les difficultés entravant son fonctionnement

Le siège d’Électricité du Liban à Beyrouth, dévasté par l’explosion au port de la capitale le 4 août 2020. Photo João Sousa

La direction d’Électricité du Liban (EDL) a décrit, dans un communiqué publié mardi, l’étendue de ses difficultés à fournir du courant à ses abonnés et à maintenir la stabilité du réseau, en raison d’une conjonction de facteurs : la vague de froid et de mauvais temps qui frappe le pays, ses problèmes financiers, la faiblesse de ses capacités de production et les détournements de ses stations de relais. Des facteurs qui ralentissent le rythme des réparations, en particulier en montagne, et fragilisent la stabilité du réseau, déjà précaire en raison du faible niveau de production actuel. Ce dernier problème est lié aux difficultés rencontrées par l’établissement public pour financer le carburant pour ses centrales – qui tournent à un tiers de leurs capacités depuis plusieurs mois, et sont insuffisantes en temps normal pour répondre à la demande. Enfin, les installations d’EDL sont de plus en plus souvent ciblées par des actes de sabotage, à l’image de ceux rapportés lundi au niveau de sa centrale de distribution située dans la région de Aramoun.

Arrivée des ministres jordanien et syrien
La crise que traverse le pays depuis plus de deux ans a frappé de plein fouet le fonctionnement du secteur de l’électricité, rendu presque inopérant par des années de mauvaise gestion et de clientélisme politique. Le coup de grâce est survenu le 4 août 2020 avec la destruction partielle du siège d’EDL lors de la double explosion qui a soufflé Beyrouth et son port. Plusieurs initiatives ont été annoncées ou lancées en 2021 pour tenter de répondre à l’urgence. Un accord a par exemple été conclu avec l’Irak au cours de l’été pour importer, pendant un an, du carburant à des conditions aménagées. Le Liban doit, en outre, signer mercredi un contrat avec la Syrie et la Jordanie pour l’importation de courant électrique, un des deux projets s’inscrivant dans le cadre d’une initiative américaine dévoilée courant août 2021. Le ministre jordanien de l’Énergie et des ressources minérales, Saleh Kharabsheh, et le ministre syrien de l’Électricité, Ghassan Zamel, étaient tous les deux attendus à Beyrouth mardi après-midi. Le second projet prévoit d’importer du gaz égyptien, là aussi via la Syrie. Les États-Unis ont de fait accepté d’aménager de façon ciblée le régime de sanctions visant le régime de Damas pour que ces projets puissent voir le jour. C’est en principe la BM qui doit les financer, à condition que certaines réformes visant le secteur soient entre-temps lancées. Enfin, le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, s’est réuni mardi avec deux entités françaises, l’Institut national de l’énergie solaire et la Fondation Énergies pour le monde, en vue d’un projet visant à équiper trois écoles (sur une liste de 12) en panneaux photovoltaïques, dans le cadre d’une initiative française.

Grève des salariés d’EDL
Le syndicat des salariés d’EDL est monté au créneau mardi pour dénoncer le fait que la réhabilitation du siège d’EDL (qui a survécu à la déflagration) ne soit pas à l’ordre du jour des discussions du Conseil des ministres, qui a recommencé à se réunir après trois mois de paralysie politique trouvant sa source première dans les tensions régionales qui opposent l’Arabie saoudite et l’Iran. Le syndicat s’est aussi « étonné » que le pouls de l’institution n’ait pas été pris avant l’élaboration de l’avant-projet de budget 2022 actuellement examiné par le gouvernement, en marge des premières discussions officielles entre le Liban et le Fonds monétaire international devant déboucher sur la préparation puis la finalisation d’un accord débloquant une assistance financière. Des griefs, parmi d’autres, qui ont décidé le syndicat à lancer un appel à la grève du 2 au 4 février prochain. 

La direction d’Électricité du Liban (EDL) a décrit, dans un communiqué publié mardi, l’étendue de ses difficultés à fournir du courant à ses abonnés et à maintenir la stabilité du réseau, en raison d’une conjonction de facteurs : la vague de froid et de mauvais temps qui frappe le pays, ses problèmes financiers, la faiblesse de ses capacités de production et les...