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Moyen-Orient - Yémen

La Ligue arabe appelle à désigner les houthis comme « terroristes »

Recherches dans les décombres d’une prison attaquée ; la coalition critiquée.

La Ligue arabe appelle à désigner les houthis comme « terroristes »

Des Yéménites inspectent les dégâts causés par une attaque contre une prison à Saada. Photo AFP

La Ligue arabe a appelé hier la communauté internationale à « désigner les rebelles yéménites houthis comme organisation terroriste » après les récentes attaques perpétrées par ces insurgés contre les Émirats arabes unis. « Les attaques terroristes des milices houthies sont une violation claire du droit international (...) et une véritable menace (...) contre la stabilité de l’économie mondiale », peut-on lire dans un texte adopté à l’unanimité par les représentants permanents des pays arabes à l’issue d’une réunion extraordinaire au Caire. « Nous réitérons notre solidarité totale avec les Émirats et nous soutenons toutes les mesures qu’ils prendront pour défendre leur sécurité », poursuit le texte.

Les Émirats arabes unis, membre non permanent et très actif du Conseil de sécurité de l’ONU depuis le 1er janvier avait obtenu vendredi une session spéciale à huis clos qui avait « condamné dans les termes les plus forts les attentats terroristes odieux perpétrés à Abou Dhabi ».

Les houthis avaient mené lundi dernier des attaques avec des drones et des missiles qui avaient fait trois morts en faisant exploser des

camions-citernes à l’aéroport international d’Abou Dhabi et dans une zone industrielle attenante. Ils ont revendiqué l’attaque visant les Émirats, membres de la coalition militaire sous commandement saoudien qui bombarde depuis 2015 le Yémen pour soutenir les forces gouvernementales face aux houthis.

Prison

Au Yémen, les sauveteurs ont poursuivi hier les recherches dans les décombres d’une prison, cible deux jours auparavant d’une attaque qui a fait au moins 70 morts. Certains secouristes ont dégagé les débris avec leurs mains, d’autres ont fouillé le centre de détention contrôlé par les rebelles houthis dans leur fief de Saada dans le nord du pays. « Les opérations de secours se poursuivent » dans la prison détruite vendredi par une frappe aérienne, a indiqué un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Bachir Omar. Les secouristes sont toujours à la recherche de « personnes disparues ou mortes ».

Les houthis et des ONG ont accusé la coalition d’avoir ciblé la prison. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi semblé confirmer la responsabilité de la coalition en dénonçant « les frappes de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite contre une prison à Saada ». Mais la coalition, qui contrôle l’espace aérien du Yémen, a nié samedi toute responsabilité, accusant les houthis de « désinformation ».

Des témoins ont affirmé avoir entendu vendredi le bruit d’avions survolant le secteur de la prison suivi de trois fortes explosions. « C’est la dernière d’une longue série de frappes aériennes injustifiables de la coalition emmenée par l’Arabie saoudite contre des écoles, des hôpitaux, des marchés, des fêtes de mariage et des prisons », a accusé Ahmad Mahat, chef de la mission de MSF au Yémen. Selon cette ONG, la frappe a tué au moins 70 personnes et blessé 138. Le « ministère de la Santé » relevant des houthis a fait état de 82 morts et 266 blessés, un bilan invérifiable dans l’immédiat de source indépendante.

Jeudi, la coalition a reconnu avoir frappé la ville portuaire de Hodeida (Ouest) aux mains des houthis, par où transite la majeure partie de l’aide internationale au pays confronté à l’une des pires crises humanitaires au monde. Trois enfants ont péri, selon l’ONG Save the Children, et internet est coupé depuis dans tout le pays.

Les frappes au Yémen sont survenues après l’attaque au drone et au missile des houthis le 17 janvier contre des installations à Abou Dhabi. Les Émirats avaient promis de riposter.

Pas de drones

Signe des inquiétudes persistantes, les Émirats ont interdit pendant un mois à partir de samedi l’utilisation de drones dans le pays.

Grand rival régional de l’Arabie saoudite, l’Iran soutient les houthis mais dément leur fournir des armes et nie régulièrement, les accusant de saoudiens et américains en ce sens. Samedi, la marine américaine a annoncé avoir intercepté un bateau transportant 40 tonnes d’engrais, dont les composants peuvent servir à fabriquer des explosifs, en provenance d’Iran. Il a été arraisonné dans les eaux internationales du Golfe d’Oman sur un parcours utilisé par les houthis pour s’approvisionner en armes, selon elle.

En plus de sept ans de guerre, toutes les parties au conflit ont été accusées de « crimes de guerre » par des experts de l’ONU. Mise en cause pour de multiples « bavures », la coalition a reconnu des « erreurs » et accuse les rebelles d’utiliser les civils comme boucliers humains.

L’ONU tente en vain depuis plusieurs années de mettre fin à ce conflit dévastateur qui a fait, selon elle, 377 000 morts et poussé une population de 30 millions d’habitants au bord d’une famine à grande échelle.

Source : AFP

La Ligue arabe a appelé hier la communauté internationale à « désigner les rebelles yéménites houthis comme organisation terroriste » après les récentes attaques perpétrées par ces insurgés contre les Émirats arabes unis. « Les attaques terroristes des milices houthies sont une violation claire du droit international (...) et une véritable menace (...) contre la...

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