Sebastian Foss-Solevaag s’impose au slalom nocturne de Madonna di Campiglio

Spectaculaire ! En démonstration jusqu’à la dernière porte du parcours, manquée, le skieur français Clément Noël a fini par tout perdre mercredi sur le slalom nocturne de Coupe du monde de Madonna di Campiglio (Italie), remporté par le skieur norvégien Sebastian Foss-Solevaag. Le champion du monde a devancé les skieurs français Alexis Pinturault de 10/100es de seconde et suédois Kristoffer Jakobsen de 11/100es.

Il aura fallu un retournement spectaculaire pour réveiller la station quasi déserte de Madonna di Campiglio et des tifosi peu bruyants en ce début de vacances, qui n’avaient d’yeux que pour la star Alberto Tomba dans la raquette d’arrivée. Derrière ses lunettes de soleil aux verres fumés (bien qu’en pleine nuit), « la Bomba » a assisté à l’impensable. Le plus rapide déjà sur la première manche, Clément Noël réussissait une démonstration sur le second tracé (91/100es d’avance au dernier intermédiaire) avant de s’affaler en ratant la dernière porte et de franchir la ligne de façon humiliante en glissant sur le ventre.

Après avoir passé sa frustration sur un bâton et été réconforté par tout son clan, le Français s’est présenté en zone mixte les yeux embués par la déception. « Il ne manque vraiment rien pour que ça donne une très bonne journée. C’est un peu cruel que ça se termine comme ça, commente Clément Noël. C’est le ski. Parfois ça sourit comme à Val-d’Isère, parfois non, mais ce qui est sûr, c’est que mon ski va bien en ce début de saison. J’ai toujours la confiance que j’avais au début de la deuxième manche, il y a eu juste ce résultat qui fait chier, sur le reste je n’ai rien à me reprocher. Je ne sens pas venir mon erreur, ça va supervite. »

Malgré sa faute, Clément Noël s’impose comme le cador du début de saison entre les piquets serrés après une victoire écrasante il y a dix jours à Val d’Isère. « Incroyable. Il est très fort Noël. Mais on ne peut pas gagner tous les jours, ce n’est pas facile. On passe souvent de tout en haut à tout en bas », prophétisait Alberto Tomba avant même le deuxième passage du Français. « C’est le meilleur aujourd’hui. Il me rappelle mon propre style. Oui, pourquoi pas, il peut devenir la nouvelle Bomba », a salué la star aux 50 victoires en Coupe du monde.

Une année de rêve

Moins spectaculaire, Sebastian Foss-Solevaag s’est montré très solide pour boucler une année 2021 de rêve : première victoire en Coupe du monde à Flachau (Autriche) en janvier, titre mondial en février, puis nouvelle victoire en Italie. « 2021 a été une belle année et j’espère continuer, j’espère que 2022 sera encore mieux, je veux toujours m’améliorer. On a vraiment du travail pour rattraper Noël, vu comment il peut être rapide (...). Je peux me battre pour la victoire à chaque course, donc j’augmente mes chances de gagner, la stabilité est la clé pour cela », a indiqué le Scandinave en conférence de presse d’après-course.

Tenant du titre du gros globe de cristal, le skieur français Alexis Pinturault a su relever la tête avec un podium après un week-end raté en slalom géant à Alta Badia (15e puis 18e). Kristoffer Jakobsen a, lui, signé son deuxième podium consécutif après sa 2e place à Val d’Isère il y a 10 jours. Le Suisse Marco Odermatt, qui ne dispute pas les slaloms, conserve largement la tête du classement général avec 228 points d’avance sur l’Autrichien Matthias Mayer.

Robin GREMMEL/AFP