Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Liban

Travail des Palestiniens : Bassil dénonce "une implantation déguisée"

Travail des Palestiniens : Bassil dénonce

Le chef du Courant patriotique libre, le député libanais Gebran Bassil. Photo d’archives/AFP

Le chef du Courant patriotique libre (parti chrétien fondé par le président libanais, Michel Aoun) , Gebran Bassil, a fustigé jeudi la décision prise la veille par le ministre du Travail, Moustapha Bayram, de permettre aux Palestiniens de travailler dans des professions réglementées par des syndicats. Une décision que M. Bassil a assimilé à "une implantation déguisée", alors que la Constitution libanaise interdit la naturalisation des réfugiés.

"La décision du ministre du Travail de permettre aux Palestiniens et aux apatrides d'exercer des dizaines de professions réservées aux Libanais (dans la mesure où elles sont réglementées par les syndicats, NDLR) est une entorse au code du Travail et à la Constitution", a écrit sur Twitter le chef du CPL, critiquant ainsi Moustapha Bayram, qui est proche du Hezbollah, allié du CPL depuis 2006 mais avec qui les liens de M. Bassil se sont quelque peu détériorés ces dernières années.

"Il s'agit d'une implantation déguisée que nous refusons", a ajouté M. Bassil, appelant les syndicats à intenter un recours contre cette décision devant le Conseil d’État, et les Libanais à ne pas l'appliquer. "Une telle décision ne passera pas", a-t-il écrit, avant d'ajouter: "Nous ne permettrons pas que les Libanais soient délestés de leurs emplois en ces circonstances", a-t-il conclu.   

Réagissant lui aussi à la décision du ministre du Travail, le président de l'Ordre des médecins de Beyrouth, Charaf Abou Charaf, s'est dit "surpris" par la démarche de M. Bayram.

Dans un communiqué, le docteur Abou Charaf a rappelé que, selon l'article 5 de la loi régissant l'exercice de la profession de médecine, le médecin arabe peut exercer son métier au Liban s'il réunit les conditions exigées par la profession au Liban". "Le médecin en question devrait être ressortissant d'un pays où les Libanais sont autorisés à pratiquer la médecine", a ajouté M. Abou Charaf, soulignant le principe de la réciprocité de traitement, qui devrait être consacré par un traité entre le Liban et le pays en question". "Un tel accord n'existe pas entre le Liban et la Palestine", a rappelé le président de l'ordre des médecins.

"Selon l'article 3 de la loi fondatrice des Ordres de médecins (à Beyrouth et au Liban-Nord), aucun médecin n'a le droit d'exercer la profession au Liban avant d'adhérer à l'un de ces deux ordres, conformément aux conditions exigées", pour une telle démarche, a-t-il précisé. "Toute modification des conditions pour exercer le métier de médecin exige des amendements de certains textes de lois et ne peuvent l'être à travers une décision ministérielle", a affirmé Charaf Abou Charaf.

Le décret ministériel permettra aux "Palestiniens nés sur le territoire libanais et officiellement enregistrés auprès du ministère de l'Intérieur" de travailler dans des professions nécessitant l'adhésion à un syndicat - comme la médecine, le droit, l'ingénierie ou les transports publics - dont ils étaient auparavant exclus. Toutefois, toutes ces professions ne seront pas immédiatement ouvertes aux Palestiniens en vertu de la nouvelle décision, car certaines d'entre elles nécessitent soit des modifications juridiques, soit des modifications du statut des syndicats pour que les travailleurs non libanais soient autorisés à travailler dans ces domaines.

Les Palestiniens sont toujours confrontés à des politiques d'emploi discriminatoires, comme leur exclusion de la couverture de la Caisse nationale de sécurité sociale, bien qu'un pourcentage de leur salaire soit déduit à cet effet. Alors que les Palestiniens et leurs employeurs doivent verser 23,5 % de leur salaire à la Caisse nationale de sécurité sociale, comme le font les travailleurs libanais, les Palestiniens ne peuvent recevoir qu'une indemnité de fin de service équivalente à 8,5 % de leur salaire. De même, ceux qui sont nés et ont grandi au Liban doivent toujours obtenir un permis de travail, bien qu'ils aient été exemptés du paiement des frais en 2010. Il est également interdit aux Palestiniens de posséder des biens immobiliers.

Le chef du Courant patriotique libre (parti chrétien fondé par le président libanais, Michel Aoun) , Gebran Bassil, a fustigé jeudi la décision prise la veille par le ministre du Travail, Moustapha Bayram, de permettre aux Palestiniens de travailler dans des professions réglementées par des syndicats. Une décision que M. Bassil a assimilé à "une implantation déguisée", alors que la...