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La coalition anti-EI emmenée par Washington a fini sa "mission de combat"

La coalition anti-EI emmenée par Washington a fini sa

Un militaire de la coalition anti-EI menée par les Etats-Unis. Photo d'archives Joe Raedle/Getty Images/AFP

L'Irak a annoncé jeudi la fin de la "mission de combat" sur son territoire de la coalition internationale antijihadistes emmenée par Washington, qui conserve ses effectifs dans le pays pour un rôle de formation et de conseil.

Si elle ne change rien sur le terrain, l'annonce est cruciale pour l'exécutif irakien face aux menaces des puissantes factions pro-Iran, qui réclament le départ de toutes les forces américaines d'Irak.

Le changement de mission avait été évoqué pour la première fois en juillet par le président américain Joe Biden. Il avait promis la fin d'ici le 31 décembre de toute "mission de combat" des troupes américaines. "Nous annonçons officiellement la fin de la mission de combat des forces de la coalition", a tweeté jeudi le conseiller à la sécurité nationale irakienne, Qassem al-Aaraji. Ce dernier s'exprimait à l'issue d'une réunion militaire entre les commandants de la coalition engagée contre le groupe Etat islamique (EI) et des Opérations conjointes des forces irakiennes. "La relation avec la coalition internationale se poursuit dans les domaines de la formation, du conseil et du renforcement des capacités" des forces irakiennes, a-t-il ajouté.

Dans les faits, les quelque 2.500 militaires américains et le millier de soldats de la coalition déployés en Irak vont y rester. Ces troupes jouaient déjà un rôle de conseillers et de formateurs depuis l'été 2020.

La coalition qui englobe plus de 80 pays, notamment la France, la Grande-Bretagne et plusieurs Etats arabes, a vu le jour en 2014 pour soutenir les offensives en Irak et en Syrie contre l'EI.

L'Irak a proclamé sa victoire contre les jihadistes en décembre 2017. Mais l'EI mène toujours des attaques contre les forces de sécurité et ces dernières semaines plusieurs combattants kurdes ont été tués dans le nord dy pays.

"Profil bas"

La coalition a confirmé dans un communiqué "avoir complété la transition vers une mission de non-combat".

Le texte rappelle que les forces irakiennes "protègent le personnel de la coalition qui sont des invités" et "si le personnel de la coalition n'a pas un rôle de combat, il garde son droit inhérent à l'autodéfense".

Ces derniers mois, des dizaines de tirs de roquettes ou des attaques aux drones piégés ont visé les troupes et intérêts américains en Irak. Jamais revendiquées, ces attaques sont systématiquement imputées par les Etats-Unis aux factions irakiennes pro-Iran.

Le Hachd al-Chaabi -ex-coalition de paramilitaires irakiens désormais intégrés aux forces régulières et acteur politique influent allié de Téhéran-, est particulièrement virulent concernant le départ des troupes américaines d'Irak. Mais pas question pour Washington d'abandonner le pays à l'influence iranienne, alors que les périodes de tension et de détente entre les deux ennemis sont rythmées par les négociations pour relancer l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien.

Pour l'analyste Nicholas Heras, les Etats-Unis conservent "le même rôle militaire en Irak", mais ce qui change c'est "le message". "L'environnement politique et sécuritaire en Irak est si tendu que l'administration Biden souhaite que l'Amérique fasse profil bas et évite les crises, en particulier avec l'Iran", explique-t-il.

Sur les réseaux sociaux, la nébuleuse des groupes proches des factions pro-Iran multiplie les menaces et rappelle à Washington la date butoir du 31 décembre pour exiger un retrait total américain --dont il n'a jamais été question.

"Insurrection" de l'EI

Pour M. Heras, le changement de discours américain reflète aussi une réalité nouvelle: "les forces de sécurité irakiennes ont d'avantage de capacités qu'auparavant pour s'attaquer à l'EI".

La majorité des troupes américaines envoyées en 2014 en Irak dans le cadre de la coalition ont été retirées sous la présidence de Donald Trump. Mais l'Irak demeure un maillon important du dispositif stratégique de Washington et de la coalition, notamment pour les opérations antijihadistes menées en Syrie voisine.

L'EI "maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d'autre de la frontière entre les deux pays", selon un rapport onusien publié début 2021. Dans ces deux pays, l'organisation jihadiste conserverait "en tout 10.000 combattants actifs", toujours d'après le rapport.

La coalition insiste sur le fait qu'elle est en Irak sur invitation du gouvernement. Ses troupes sont désormais stationnées sur trois bases irakiennes, gérées par les forces irakiennes. Ces derniers mois elle a multiplié les annonces mettant en avant son changement de mission. En novembre, elle soulignait le départ de "plus de 2.100 camions de matériel militaire".

L'Irak a annoncé jeudi la fin de la "mission de combat" sur son territoire de la coalition internationale antijihadistes emmenée par Washington, qui conserve ses effectifs dans le pays pour un rôle de formation et de conseil.Si elle ne change rien sur le terrain, l'annonce est cruciale pour l'exécutif irakien face aux menaces des puissantes factions pro-Iran, qui réclament le départ de...