Le chef chrétien du Liban-Nord Sleiman Frangié a confirmé dimanche qu'il ne choisira pas de remplaçant à Georges Cordahi au portefeuille de l'Information, après la démission vendredi de ce dernier. "Nous respectons les noms qui ont été proposés dans les médias, mais notre position ne changera pas et nous ne proposerons pas de remplaçant au ministre Georges Cordahi", a écrit M. Frangié sur son compte Twitter. Les Marada avaient proposé Georges Cordahi comme ministrable lors des tractations précédant la formation du cabinet de Nagib Mikati.
Suite à la démission de M. Cordahi, dont des propos hostiles à la guerre au Yémen avaient provoqué la colère de l'Arabie saoudite, M. Mikati avait confié l'intérim du ministère de l'Information au ministre de l’Éducation Abbas Halabi.
Sleiman Frangié, tout comme son allié le Hezbollah, était initialement opposé à une démission de Georges Cordahi. Ce dernier a finalement fini par capituler à la suite de "pressions importantes" et parce que selon ses dires "l’intérêt du Liban et des Libanais prime sur ses intérêts personnels". Mais également parce que sa démarche avait été réclamée par Paris, à la veille d'une visite dans le Golfe du président français Emmanuel Macron. A l'issue d'entretiens avec le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, une "initiative pour aider le Liban" a d'ailleurs été annoncée, qui sera lancée conjointement par Paris et Riyad.
Le Hezbollah au cœur de la crise
De son côté, le chef des Forces libanaises Samir Geagea, grand rival politique de M. Frangié, a estimé dans un entretien à la presse koweïtienne publié dimanche que la démission du ministre Georges Cordahi, dont des déclarations avaient provoqué une crise diplomatique entre Beyrouth et plusieurs monarchies du Golfe, "porte un grand coup au Hezbollah mais ne résoudra pas" cette crise.
"La démission de Georges Cordahi porte un grand coup au Hezbollah, mais elle ne résoudra pas la crise. Elle permet plutôt d'entamer un dialogue franc et direct pour amener du changement dans les politiques libanaises", a souligné le leader chrétien dans une interview au journal al-Jarida. "La crise avec les pays du Golfe va bien au-delà de M. Cordahi et elle est liée au Hezbollah, sa politique, ses interventions sur de nombreux terrains arabes et son contrôle de l’État libanais", a-t-il ajouté. Dans plusieurs entretiens suivant la décision de Riyad de couper les ponts diplomatiques et commerciaux avec le Liban, le ministre saoudien des Affaires étrangères avait confirmé que la mainmise du parti chiite était au cœur de cette crise. Pour Samir Geagea, résoudre les tensions avec le Golfe "nécessite un grand changement" dans la politique du parti dirigé par Hassan Nasrallah, notamment en rendant les armes et en changeant de "politique étrangère". Le Hezbollah intervient aux côtés du régime syrien dans la guerre en Syrie et il est accusé de soutenir les rebelles yéménites houthis. Et le chef des FL d'accuser le Hezbollah et le "projet iranien" d'avoir provoqué "les crises successives et l'effondrement" du Liban. Il a dans ce cadre souligné qu'un "mouvement d'opposition chiite" pourrait prendre de l'ampleur dans le pays, en amont des futures législatives du printemps 2022, "si les pays du Golfe poursuivent leurs mesures d'escalade" vis-à-vis du Liban.
Dans le communiqué conjoint franco-saoudien publié samedi soir après les discussions du président Macron à Djeddah, les responsables avaient souligné "la nécessité de limiter la possession d'armes aux institutions légales de l’État, exprimant l'espoir que le Liban ne soit pas le lieu d'où proviendraient des actes terroristes qui portent atteinte à la sécurité et la stabilité de la région", dans une référence claire au Hezbollah.
Il dénonce HN et crie au complot comme si un individu seul arrive à tuer une nation, alors que sans la collaboration de tous ces vendus à son service il n’y aurait eu ni HB ni Amal ni Iraniens ni syriens dans notre pays. Ils ont vendu leur pays contre leurs postes pompeux et des comptes en banque bien fournies nourries par l’argent du peuple, fruit de son labeur.
15 h 17, le 06 décembre 2021