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Dernières Infos - Enquête sur les explosions de Beyrouth

Des familles des victimes rassemblées devant le port 16 mois après le drame


Des familles des victimes rassemblées devant le port 16 mois après le drame

Une bougie allumée en face du port de Beyrouth, le 4 novembre 2021, par des proches des victimes des explosions meurtrières au port de la capitale le 4 août 2020. Photo Matthieu Karam

Des familles des victimes des explosions meurtrières du 4 août 2020 se sont rassemblées samedi en fin de journée devant le port de Beyrouth afin de commémorer les seize mois écoulés depuis le drame qui a fait plus de 220 morts et 6.500 blessés et dont les circonstances n'ont toujours pas été élucidées Alors que l'enquête sur le drame est suspendue, elles ont réclamé que les personnes poursuivies par le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction sur le drame, soient jugées devant ce magistrat, et non par une Haute Cour de justice chargée de juger les ministres et le président de la République  comme le réclame le Hezbollah et certains de ses alliés. 

Brandissant les portraits de leurs proches fauchés par l'explosion, les familles ont déploré les entraves à l'enquête qui est suspendue et continue de piétiner en raison de manœuvres politiques. Ils ont une nouvelle fois exprimé leur soutien au juge Tarek Bitar et réclamé "la vérité", comme on pouvait le lire sur des pancartes qu'ils brandissaient. Dans un communiqué, les familles ont exprimé leur refus de la mise en place d'une Haute Cour de justice réclamée entre autres par le tandem Amal-Hezbollah, qui accusent le juge Bitar d'être "partial' et de "politiser l'enquête". Dans un message adressé au Parlement qui devrait se réunir la semaine prochaine à ce sujet, les proches des victimes ont considéré que "toute personne qui assisterait à la séance parlementaire ou qui voterait (en faveur du dessaisissement du juge Bitar, ndlr) est leur ennemi et le meurtrier de leurs proches". "Nous n'accepterons que la Cour de justice pour juger les personnes poursuivies", ont-ils insisté. 

Un autre collectif de familles, mené par Ibrahim Hoteit, réputé proche du mouvement Amal, a lui aussi tenu un sit-in devant l'une des entrées du port, appelant le juge Bitar à ne pas "politiser l'enquête". Ce collectif est né après des menaces vraisemblables du Hezbollah et d'Amal contre Ibrahim Hoteit, qui était le porte-parole de toutes les familles des victimes, avant que celles-ci ne se scindent en deux il y a quelques mois.

Plusieurs responsables politiques de tous bords poursuivis dans le cadre de l'investigation recourent en effet à des moyens judiciaires pour tenter d'écarter le juge Bitar. Ce dernier a été dessaisi du dossier après avoir été notifié par le président par intérim de la 12e chambre civile, Habib Mezher, d'une demande de dessaisissement déposée par l'ancien ministre des Travaux publics Youssef Fenianos à son encontre. Un spécialiste en droit public, Saïd Malek, avait confié à L'Orient-Le Jour qu'"il est nécessaire que cette notification soit retirée pour que le juge Bitar puisse reprendre son enquête".

Des familles des victimes des explosions meurtrières du 4 août 2020 se sont rassemblées samedi en fin de journée devant le port de Beyrouth afin de commémorer les seize mois écoulés depuis le drame qui a fait plus de 220 morts et 6.500 blessés et dont les circonstances n'ont toujours pas été élucidées Alors que l'enquête sur le drame est suspendue, elles ont réclamé que les...