
Naji Hakim au cœur de la majestueuse église Saint-Eustache à Paris. Photo DR
Naji Hakim, en plus d’être un grand compositeur, est l’un des virtuoses de l’orgue les plus respectés de par le monde et il en a fait l’éclatante démonstration à l’église Saint-Eustache à Paris dans le cadre d’un concert organisé par l’ambassade du Liban en l’honneur de la fête nationale.
L’immense et majestueuse église Saint-Eustache, située au cœur de Paris, à deux pas des Halles, est bondée. Le public est venu très nombreux, sur invitation de l’ambassadeur du Liban en France, afin de découvrir ou de retrouver pour ceux qui le connaissent ce grand artiste que l’on n’avait pas entendu en soliste depuis longtemps dans la capitale française.
Soudain, le flot de musique envahit l’espace. L’expérience sonore qui consiste à entendre un grand orgue dans un lieu aussi gigantesque est unique. Les flots de musique prennent l’auditeur et l’emmènent dans une autre dimension. Il est vrai que la virtuosité et la vélocité de l’interprète, son jeu sans affection, d’une lumineuse aisance, suscitent chez qui l’écoute une vive empathie. La ligne est d’une extrême mobilité, dans les traits virtuoses comme dans la polyphonie suprêmement organisée et articulée. Le voir à la console est également une expérience extraordinaire, car Naji Hakim manipule son instrument avec une grâce aérienne, comme s’il exécutait une chorégraphie chronométrée au millimètre près et en même temps d’une grande liberté.
En ouverture, justement L’Ouverture libanaise de Naji Hakim, en forme de rhapsodie, construite sur des thèmes folkloriques libanais, l’une des « spécialités » du compositeur qui s’empare de la tradition et la réinvente, lui donnant un nouveau souffle. Cette œuvre que l’on connaissait pour piano et pour orchestre prend toute son ampleur à l’orgue et l’hymne national libanais qui y est cité dans ses dernières pages apporte une touche d’émotion dans le public qui frémit en le reconnaissant. Puis viennent deux œuvres de Jean-Sébastien Bach, le choral Bien-aimé Jésus nous sommes ici et la célébrissime Toccata et fugue en ré mineur, pièce si souvent entendue mais qui, ici, va jusqu’à des sommets d’éloquence. Suivent quatre œuvres majeures de Naji Hakim, Le bien-aimé, suite de paraphrases grégoriennes qui, en sept mouvements, affirment une foi amoureuse en celui qui est justement bien-aimé, Villancico Aragones, fantaisie sur des thèmes populaires aragonais, et retour au Liban chéri avec une création mondiale, Prélude et fugue sur le nom de saint Charbel, et Aalaiki es-salam, inspirée des événements tragiques de 2006 et construite sur une mélodie mariale maronite développée en sept mouvements.
Le flamboyant orgue de Saint-Eustache, entièrement reconstruit par un facteur hollandais en 1989, rayonnait ce soir-là, sous les doigts de Naji Hakim, d’une intense beauté musicale et d’une très haute spiritualité.
Naji Hakim, en plus d’être un grand compositeur, est l’un des virtuoses de l’orgue les plus respectés de par le monde et il en a fait l’éclatante démonstration à l’église Saint-Eustache à Paris dans le cadre d’un concert organisé par l’ambassade du Liban en l’honneur de la fête nationale. L’immense et majestueuse église Saint-Eustache, située au cœur de Paris, à...
Les plus commentés
Décryptage
L’heure qui a peut-être fait basculer la candidature de Frangié...
Liban
"Quelle camelote !" : échanges musclés au Parlement lors d'une réunion des commissions
Report de l’heure d’été
Berry-Mikati time : récit d’un week-end kafkaïen