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Lifestyle - Pendant ce temps, ailleurs...

Les épiceries, coup de cœur gastronomique en France

Commerces et restaurants à la fois, ces échoppes sont le symbole des nouveaux modes de consommation en temps de pandémie de Covid-19.

Prendre un café au comptoir ou l’apéro autour d’une grande table au milieu des livres de cuisine et des cagettes de légumes : les épiceries hybrides se multiplient en France, symbole de nouveaux modes de consommation en temps de pandémie de Covid-19.

Le restaurateur parisien Alexis Poirson a ouvert l’épicerie Superfrais en février 2020 comme « un lieu de vie et de proximité », dans un quartier populaire de l’est de la capitale française. « Souvent, dans des épiceries, on a envie de discuter, mais on ne le fait pas, parce qu’on gêne. On l’a pensée autour du comptoir, avec une offre toute la journée, des boissons chaudes, des sandwichs, des soupes, des petites assiettes le soir avec des verres de vin », raconte-t-il. On y trouve des légumes et fruits locaux, des poissons fumés ou des produits plus rares comme la bergamote ou le citron-caviar, tous « bien sourcés ». Mais aussi des produits d’entretien. Et une petite librairie avec une sélection de livres de cuisine. « On n’a jamais voulu une épicerie fine, mais des produits simples, de bonne qualité à des prix raisonnables », déclare Alexis Poirson.

Le guide Fooding, qui promeut une gastronomie moins traditionnelle, définit ces « commerces de caractère » comme une des principales tendances de l’année. « Les épiceries existantes connaissent un grand succès et beaucoup de restaurants se sont diversifiés en ouvrant des activités connexes », explique Christine Doublet, directrice de la rédaction du guide. Pendant les confinements, des produits de terroirs jadis réservés à la restauration sont devenus accessibles au grand public. « Une fois qu’on s’est habitué à avoir des produits de qualité chez soi, cela perdure », assure-t-elle.

« Les gens consomment de plus en plus de produits frais, ont envie de cuisiner chez eux, ils achètent des produits brut », relève Élie Sebbag, qui dirige avec son frère et sa sœur l’épicerie Myiam, inaugurée avant la crise sanitaire. Deux adresses à Paris pour le moment, et bientôt deux autres. La patate douce vient d’Anjou, dans l’ouest de la France, le quinoa de région parisienne, et les produits sont livrés sans intermédiaires. Ils proposent aussi des plats faits maison, sans additifs ni colorants, et transforment dans leurs cuisines des produits abîmés en soupes ou coulis.

Nombre de chefs étoilés ont eux aussi ouvert des épiceries pour survivre à la crise. « C’est pratique d’avoir ce concept hybride face à l’incertitude liée à la crise sanitaire », raconte la chef Julia Sedefdjian, âgée de 26 ans, qui vient d’inaugurer l’épicerie Cicéron, dédiée au pois chiche, à côté de son restaurant Baïeta à Paris (une étoile au guide Michelin). Niçoise avec des origines arméniennes, elle souhaite faire découvrir autrement cette légumineuse qui fait partie de sa double culture culinaire. Les falafels et les panisses se trempent dans une mayonnaise montée à l’eau de pois chiche, les lasagnes végétariennes sont à la farine de pois chiche (sans gluten), ainsi que les cookies au chocolat. Le tout s’accompagne de bière au pois chiche, produit phare de l’épicerie.

David Galienne, une étoile Michelin à Giverny (en Normandie, dans le nord-ouest de l’Hexagone) et lauréat de l’émission Top Chef en 2020, a inauguré cet automne, non loin de son restaurant, l’épicerie Oplum’store, « pour faire rentrer l’argent ». « Nos maisons étoilées ont des charges énormes, il faut développer autre chose, on a 30 familles à nourrir », explique-t-il. Sont proposés des produits normands, des plats italiens « réconfortants que tout le monde aime » et autres articles de déco de table. « On a tous traversé une période difficile et ce n’est pas fini. L’épicerie est accessible à tous, on s’ouvre à une nouvelle clientèle », souligne-t-il.

Même volonté chez la Franco-Espagnole Florence Chatelet Sanchez, fondatrice de l’épicerie de luxe Dehesa, où l’on commande en ligne. Depuis dix ans, elle fournit en poutargues, anchois ou sardines « en slow maturation » des chefs triplement étoilés et vient d’ouvrir la vente de ces produits aux particuliers.

Olga NEDBAEVA/AFP

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