Le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, Abdel Latif el-Zayani, a affirmé, samedi, que "le Liban doit montrer que le Hezbollah peut changer de comportement, afin de combler le fossé avec les pays du Golfe", au moment où une grave crise politico-diplomatique secoue les relations entre Beyrouth et plusieurs monarchies de cette région, à leur tête l'Arabie saoudite, rapporte l'agence Reuters.
Plusieurs pays du Golfe ont pris, fin octobre, des mesures de rétorsion à l'égard du Liban suite à des propos polémiques du ministre libanais de l'Information, Georges Cordahi, dans lesquels il avait critiqué, avant d'être nommé à son poste, la guerre menée par l’Arabie saoudite au Yémen, et défendu les rebelles houthis soutenus par l’Iran, allié du Hezbollah. Le parti pro-iranien soutient le ministre Cordahi et refuse qu"il démissionne, alors que plusieurs responsables libanais, dont le chef du gouvernement, Nagib Mikati, avaient souhaité qu'il rende son tablier.
Bahreïn avait rappelé son ambassadeur au Liban, et expulsé l'ambassadeur libanais, emboîtant le pas à l'Arabie saoudite. D'autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avaient pris des dispositions similaires, notamment le Koweït et les Emirats arabes unis. Bahreïn avait également appelé ses ressortissants qui se trouvent au Liban à quitter immédiatement le pays au vu de la "situation tendue" qui y prévaut, et leur a demandé à faire preuve de "prudence".
Mercredi dernier, les ambassadeurs du Liban en Arabie saoudite, Fawzi Kabbara, et à Bahreïn, Milad Namour, avaient prévenu que les mesures prises à l'encontre des Libanais sont "sérieuses" et "s'aggraveront dans les jours à venir", à l'issue d'une réunion avec le chef de l'église maronite, Béchara Raï. Les diplomates expulsés s'étaient également entretenus avec le chef de l'Etat, Michel Aoun, qui avait affirmé que "des efforts sont en cours pour traiter la situation entre le Liban et l’Arabie saoudite, ainsi que certains pays du Golfe, sur la base du principe que le Liban tient à avoir les meilleures relations avec les pays arabes frères". Mais la crise semble loin d'être débloquée, malgré les propos des officiels libanais.
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