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Lifestyle - Théâtre

Metteur en scène, le nouveau costume de Christian Lacroix

Pour sortir de sa « zone de confort », l’ancien grand couturier se jette à pieds joints dans « La vie parisienne ».

Metteur en scène, le nouveau costume de Christian Lacroix

Christian Lacroix dans les coulisses d’un défilé de ses créations, le 15 septembre 2016, dans le cadre du Positive Economy Forum au Havre (nord-ouest de la France). Charly Triballeau/AFP

Il a été grand couturier, costumier pour des ballets et des opéras, décorateur d’hôtels et de tramways… Éternel touche-à-tout, Christian Lacroix se réinvente en signant sa première mise en scène pour sortir de sa « zone de confort ». Monter La vie parisienne, l’une des plus célèbres œuvres du compositeur Jacques Offenbach (1819-1880), n’était en aucun cas un rêve pour le créateur. « J’avoue que je me suis retrouvé un peu, beaucoup, désemparé de ne plus avoir de rêve à réaliser dans ma besace », confie-t-il.

Pour cet opéra-bouffe créé en 1866 à Paris, il signe à la fois la mise en scène, les décors et les costumes. La nouvelle production vient d’être présentée à l’Opéra de Rouen, elle arrive à l’Opéra de Tours avant le Théâtre des Champs-Élysées à Paris (21 décembre au 9 janvier) puis part en tournée en France et à l’étranger. « Il y a dans la vie des occasions inattendues que l’on ne saurait laisser passer. Je n’y avais jamais songé, comme je n’aurais jamais pensé avant l’an 2000 que j’aurais à recréer l’intérieur du TGV ou les tramways de Montpellier », assure l’Arlésien de 70 ans, retiré de la haute couture depuis plus d’une décennie.

Néophyte

Une « opportunité surprise » l’a emmené à collaborer avec le Palazzetto bru zane, le centre de musique romantique française qui sort de l’oubli des œuvres et des compositeurs méconnus. La vie parisienne est certes très connue, mais les musicologues du Palazzetto bru zane ont retrouvé des extraits jamais joués ou supprimés. « On dit qu’il faut, pour avancer, sortir de notre fameuse zone de confort et j’ai senti que c’était le moment », ajoute le couturier qui se présente comme « néophyte ».

Le monde de la scène ne lui est pas inconnu, loin de là, puisqu’il a signé des costumes et parfois des décors pour la Comédie-Française, le ballet de l’Opéra de Paris et plusieurs maisons lyriques. Dans le passé, « lorsque j’allais à l’opéra ou au théâtre et que le spectacle me décevait quelque peu, j’en redessinais décors et costumes à ma manière en rentrant chez moi », dit-il. Petit garçon, il rêvait déjà d’être costumier et décorateur de cinéma ou de théâtre. « Le monde m’ennuyait tel qu’il était au quotidien, malgré une enfance heureuse et choyée dans une aussi belle ville qu’Arles. Mais j’éprouvais le besoin de m’imaginer toujours dans des ambiances plus oniriques, des atmosphères baroques, des univers fantasques », raconte-t-il. « J’éprouvais le besoin de transformer, en les redessinant, les maisons, les appartements, les meubles, les vêtements, les objets, si bien que j’en ai fait mon métier, avec la couture, le design, la décoration d’hôtel et même des abribus », ajoute-t-il encore.

Greniers et Instagram

Pendant 60 ans, il a collectionné des milliers de documents sur les costumes, peintures et décors du XVIIIe au XXe siècle. « Dans les années 1950 et 1960, je visitais les greniers, les bibliothèques, les puces », se rappelle l’artiste. Aujourd’hui, il réunit encore « des images chaque jour, ne serait-ce que sur Instagram ».

Spectacle sur les divertissements de la bonne société parisienne au XIXe siècle, La vie parisienne est pour Lacroix « le mythe d’un Paris qui n’a jamais existé, sauf peut-être pour quelques privilégiés, mais auquel nous faisons semblant de croire car il est immortalisé et magnifié » par Offenbach. Le compositeur est célèbre pour ses œuvres, notamment Orphée aux enfers, dont le Galop infernal a été repris et arrangé en French cancan, morceau devenu symbole des cabarets parisiens. Les œuvres d’Offenbach ont incarné les plaisirs de cette époque « avec un génie musical qui me touche » et qui « symbolise Paris pour le monde entier », relève Christian Lacroix.

Rana MOUSSAOUI/AFP

Il a été grand couturier, costumier pour des ballets et des opéras, décorateur d’hôtels et de tramways… Éternel touche-à-tout, Christian Lacroix se réinvente en signant sa première mise en scène pour sortir de sa « zone de confort ». Monter La vie parisienne, l’une des plus célèbres œuvres du compositeur Jacques Offenbach (1819-1880), n’était en aucun cas un...

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