Tensions à Wadi Khaled lors de funérailles de passeurs tués par l'armée

Des tensions ont été signalées mercredi après-midi dans la localité de Wadi Khaled, dans le Akkar (Liban-Nord) entre des habitants du village et des soldats libanais, lors de funérailles de deux frères suspectés d'être des passeurs, tués dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu'ils tentaient de faire entrer illégalement des ressortissants syriens sur le territoire libanais.

Selon notre correspondant local Michel Hallak, certains participants aux funérailles ont tenté de pénétrer par la force dans une caserne de l'armée, dans la localité de Harb Aara à Wadi Khaled, alors que les routes menant à la caserne ont été coupées au moyen de pneus enflammés. Toujours selon notre correspondant, les participants en colère ont également brûlé la moto d'un des soldats, poussant l'armée à tirer en l'air pour disperser la foule. Le calme est revenu vers 15h30.

Des échanges de tirs avaient eu lieu près de la localité de Majdel, dans le Akkar, entre une patrouille de l'armée et un groupe de contrebandiers. Les deux victimes de la famille Chihane ont été tuées par balles et une troisième personne a été blessée. La troupe a de son côté indiqué avoir essuyé des tirs alors que des militaires "déjouaient une tentative de faire entrer illégalement un groupe de Syriens" dans le pays, ce qui les a obligés à répliquer. Les deux victimes sont décédées après avoir été hospitalisées tandis que le reste des contrebandiers et les ressortissants syriens ont fui vers la Syrie.

Dans un communiqué publié mercredi dans la matinée, Mohammad Sleimane, député du Akkar affilié au courant du Futur du leader sunnite Saad Hariri, a condamné le fait que des jeunes aient été tués par l'armée "sans avoir eu l'occasion d'être entendus par la justice", appelant le commandement de la troupe à ouvrir une enquête sur cet incident.