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Lifestyle - La Mode

Le printemps-été 2022 de Sandra Mansour à l’ombre de l’heure bleue

Pour le printemps-été 2022, Sandra Mansour livre une collection à la fois éthérée et puissante, fluide et structurée. Ces brillants contrastes empruntent leur inspiration à l’hyperréalisme onirique de l’artiste chinoise Chen Ke.

Le printemps-été 2022 de Sandra Mansour à l’ombre de l’heure bleue

Sandra Mansour, printemps-été 2022. Photo DR

Il y a de l’espièglerie et un petit air d’enfance dans ces constructions libres et optimistes que recouvre pourtant l’ombre nostalgique d’une « heure bleue ». « L’Heure bleue » est d’ailleurs le thème choisi par Sandra Mansour pour cette collection estivale qui respire la fraîcheur d’un soir d’été sous les pins. « De la ligne de l’aube aux couleurs du crépuscule, le scénario de cette saison puise une étincelle d’inspiration dans le travail de l’artiste chinoise contemporaine Chen Ke pour réinventer l’esthétique éthérée de la marque avec une vitalité renouvelée », dit le manifeste. L’œuvre de Chan Ke baigne dans la poésie de ses souvenirs d’enfance et la maison où elle a grandi, à Pékin. Sa palette à la fois joyeuse et transparente, sa représentation poétique du vivant et surtout du visage humain, proche de la bande dessinée, séduisent l’univers de la mode. Chen Ke a ainsi collaboré avec de nombreuses marques, créant notamment, en 2008, un sac Baguette pour Fendi dans le cadre de la série spéciale éditée par la marque romaine pour l’anniversaire de ce modèle phare. Passionnée d’art, Sandra Mansour doit souvent la première étincelle de ses inspirations à l’univers de femmes artistes qu’elle admire. Sa collection de l’hiver dernier était ainsi placée dans l’atmosphère surréaliste de Rita Kernn-Larsen. Si elle invoque cette fois Chen Ke, c’est sans doute parce que plus d’un an après la double explosion au port de Beyrouth qui a arraché son atelier et blessé ses collaborateurs, la créatrice est encore dans un processus post-traumatique. La gaieté de cette nouvelle collection est, on l’aura compris, conjuratoire.


Sandra Mansour, printemps-été 2022. Photo DR

Textures de porcelaine

« L’Heure bleue » décline des textures et des motifs qui jouent avec la translucidité et créent une illusion de porcelaine. Ornées de fines broderies et d’impressions ravissantes sur des tissus délicats, les robes de Sandra Mansour scintillent à travers des teintes crépusculaires et des friselis blancs évoquant les vagues. Il y a quelque chose de thérapeutique et de revitalisant dans cette quête d’harmonie. Tout dans cette collection est douceur, tout inspire la joie de vivre et peut-être une forme de gratitude. Les motifs sont soulignés par des tons vibrants. Les ombres prononcées des visages emblématiques de Chen Ke recréent une sensation de lumière solaire naturelle. L’optimisme de l’ensemble se reflète dans les borderies et les accessoires cousus main pour donner du relief aux textures.


Sandra Mansour, printemps-été 2022. Photo DR

Repoussant constamment les limites vers une liberté totale, la collection est une célébration de la joie d’être soi, entre grâce et puissance. Rêves de tulle, robes éthérées, mailles assorties et motifs délicats s’entremêlent d’un modèle à l’autre. Tout comme l’art de Chen Ke défend le droit de choisir, l’indépendance et le potentiel créatif des femmes, « L’Heure bleue » appuie ces idéaux, entre expression artistique et mode durable, avec le vœu de susciter enthousiasme et inspiration, élan et réalisation.


Sandra Mansour, printemps-été 2022. Photo DR

Un parcours éclectique

Sandra Mansour est née et a grandi à Genève, ses parents ont fui le Liban pour la Suisse pendant la guerre civile libanaise. Revenue à Beyrouth avec sa famille à l’âge de treize ans, elle s’y établit jusqu’à ses dix-huit ans, avant de retourner en Suisse pour étudier la gestion d’entreprise à l’Université Webster de Genève. Amoureuse des arts, elle se tourne ensuite vers les Beaux-Arts de Genève où elle poursuit sa formation avant de rejoindre les ateliers d’Élie Saab où elle s’initie au stylisme. Elle obtient par la suite une maîtrise en design de mode à l’Istituto Marangoni à Paris et fonde sa maison de couture éponyme à Beyrouth en 2010. Son atelier et son showroom sont sérieusement endommagés lors de l’explosion de Beyrouth le 4 août 2020. Le même mois, cependant, paraît sa collection « Fleur du soleil » créée en collaboration avec le géant suédois de la fast fashion H&M, qui versera pour l’occasion 100 000 $


Sandra Mansour, printemps-été 2022. Photo DR

de ses bénéfices à la Croix-Rouge libanaise. Cette collection s’inspirait déjà de l’œuvre de femmes artistes telles que Toyen, Dorothea Tanning, Lena Leclercq et Bibi Zogbé. Sandra Mansour a habillé des célébrités telles que Sarah Jessica Parker, Cleo von Adelsheim, Ekaterina Malysheva, Gigi Hadid, Ming Xi et Zoë Pastelle.


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