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Culture - Installation

La lumière des sculptures d’Anachar Basbous, pour défier l’obscurité

Au cœur du domaine d’Ixsir, les œuvres de l’artiste dialoguent avec la nature.

La lumière des sculptures d’Anachar Basbous, pour défier l’obscurité

Parmi les vignobles noueux d’Ixsir, les sculptures d’Anachar Basbous envoient un message au monde, comme la promesse d’une énergie nouvelle. Photo Carla Henoud

Alors que le Liban vit ses heures les plus sombres, que le ciel de Beyrouth demeure crépusculaire et que l’horizon semble bouché, l’installation Between Shadows and Lights (Entre ombres et lumières)* d’Anachar Basbous, dans le domaine d’Ixsir à Bizbina (Batroun), se propose de défier l’obscurité en diffusant vers le monde entier, comme un rayon de lumière, un message de survie.

Les fondatrices de Art in Motion, Rania Tabbara et Raya Farhat, entourant l’artiste Anachar Basbous. Photo Carla Henoud

C’est Rania Tabbara et Raya Farhat qui signent cette initiative. Partageant une vision commune de l’art contemporain et de son rôle déterminant au sein de nos sociétés, elles s’impliquent dans les projets les plus difficiles et les plus variés pour éveiller les consciences à travers l’art et la culture. Elles ont créé il y a quelques années Art in Motion, une association à but non lucratif, avec pour seul credo d’établir un dialogue culturel à travers l’art, dans les espaces publics, et instaurer des échanges avec les scènes artistiques internationales pour favoriser des rencontres avec le grand public et rendre l’art accessible à tous. Elles réussissent ainsi à faire habiter les lieux par l’art, seule âme salvatrice de notre époque. Malgré les retards et les ajournements, elles ont fini par mettre sur pied cette première exposition régénératrice au cours d’une saison où les feuilles tombent et jonchent le sol et où la grisaille a envahi la ville. Lors du vernissage, vendredi dernier, de cette exposition à ciel ouvert avec l’un des meilleurs représentants de l’art contemporain libanais Anachar Basbous, l’ambiance était à la fête. C’est que, après un long et double confinement dû à la pandémie et à la crise de l’essence, les visiteurs ne cachaient pas leur plaisir de se retrouver, de se rassembler, de s’unir autour d’un événement artistique qui pourrait être un prélude à d’autres.

Dans l’obscurité du pays, l’art diffuse sa lumière. Photo Carla Henoud

Une énergie nouvelle

L’intitulé de l’exposition en dit long sur sa portée. Between Shadows and Lights évoque certes l’obscurité mais aussi la lumière qui peut pointer dans certains recoins, puis se diffuser. Dans ses installations, à l’extérieur, parmi les vignobles noueux d’Ixsir, sous la lumière du ciel qui décline et tarit, ainsi que l’ombre qui descend sur la terre et l’enveloppe, Anachar Basbous envoie un message au monde, comme la promesse d’une énergie nouvelle. « Between Shadows and Lights est plus qu’un geste artistique, c’est la quintessence de l’âme libanaise où la lumière résiste à l’obscurité et aux menaces de l’ombre, quand la beauté devient un moteur puissant pour continuer à exister », dit l’artiste. Fils du fameux sculpteur Michel Basbous et de la poétesse et écrivaine Thérèse Aouad, Anachar ne pouvait que grandir dans un milieu régi par la beauté et la création. Nourri de cette sève, il en a fait son métier, son credo.

Pour mémoire

« Lumières du Liban nous permettra de témoigner de la face lumineuse du pays »

Aujourd’hui, il parle de cet événement comme d’un dialogue qu’il a voulu instaurer avec la nature. « J’ai voulu surélever les deux grandes œuvres installées au milieu des vignobles, dit le sculpteur, pour donner l’impression qu’elles flottent. Dans ce lieu magique, elles sont transparentes, car on peut voir à travers ces pièces la vallée, les montagnes ainsi que les arbres. Leurs lignes achevées laissent percevoir une continuation, une construction en cours. » Et de poursuivre : « Réalisées en acier, elles ont le corps noueux des vignes et la couleur de leurs feuilles qui changent avec les saisons. Ainsi avec la pluie, elles rouillent comme les feuilles qui deviennent rougeâtres avec le temps. Il y a donc comme un dialogue entre ces êtres “organiques” et naturels », poursuit Basbous, qui dit « détester l’effet exposition ». Pour Rania Tabbara, coorganisatrice de l’événement, le lieu d’Ixsir est magique. « Le vin est synonyme d’amour, de passion, de don de soi comme la terre, c’est pourquoi j’ai trouvé que l’artiste Anachar Basbous ne pouvait qu’habiter ces lieux avec son travail, car c’est un être de passion et qu’il est en dialogue continu avec la terre. Cette exposition est là jusqu’au 8 novembre et montre au monde entier que le Liban peut sortir des ténèbres à travers ses talents qui ont la volonté d’aller de l’avant. »

*Jusqu’au 8 novembre.

Alors que le Liban vit ses heures les plus sombres, que le ciel de Beyrouth demeure crépusculaire et que l’horizon semble bouché, l’installation Between Shadows and Lights (Entre ombres et lumières)* d’Anachar Basbous, dans le domaine d’Ixsir à Bizbina (Batroun), se propose de défier l’obscurité en diffusant vers le monde entier, comme un rayon de lumière, un message de survie....

commentaires (1)

Clair obscur with a glass of wine,, This is our Lebanon ??

Wow

13 h 52, le 12 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • Clair obscur with a glass of wine,, This is our Lebanon ??

    Wow

    13 h 52, le 12 octobre 2021

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