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Procès inédit d'un groupuscule d'ultradroite pour des projets d'attaques terroristes

Procès inédit d'un groupuscule d'ultradroite pour des projets d'attaques terroristes

Un agent de police en France. Photo d'illustration AFP

Ils voulaient "enclencher la +remigration+ basée sur la terreur" : six anciens membres d'un groupuscule d'ultradroite baptisé OAS (Organisation des armées sociales), sont jugés à Paris pour des projets d'attaques terroristes, pour lesquels ils affirment qu'ils ne seraient "jamais passé à l'acte".

L'acronyme OAS rappelle délibérément celui de l'Organisation armée secrète, responsable d'une campagne sanglante contre l'indépendance de l'Algérie dans les années 1960. Depuis 2017, six enquêtes liées à des projets d'attentats d'ultradroite, dont celle sur l'OAS, ont été ouvertes par le parquet antiterroriste. Ce dossier OAS est le premier à être jugé.

Les six prévenus, âgés de 23 à 33 ans, sont poursuivis pour "association de malfaiteurs terroriste". Ils encourent jusqu'à dix ans d'emprisonnement. Cinq d'entre eux comparaissent libres. Le procès, débuté mardi, doit durer deux semaines. Selon l'accusation, ce groupuscule, fondé en novembre 2016 et démantelé en octobre 2017, entendait "préparer physiquement, psychologiquement et matériellement des combattants (...) dans les perspectives d'une guerre raciale imminente". Leurs cibles envisagées: des personnes musulmanes, juives, arabes, noires... ou encore Christophe Castaner, alors porte-parole du gouvernement français, et Jean-Luc Mélenchon, chef de file du mouvement de gauche radicale France insoumise.

Les sanglants attentats jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris et du 14 juillet 2016 à Nice ont été "l'élément déclencheur" pour la création de l'OAS, selon le chef présumé du groupuscule, Logan Nisin. Ce dernier, âgé de 25 ans, était alors déjà fiché par les renseignements pour son appartenance à divers mouvements d'ultradroite. Il a été interpellé en juin 2017, les autorités s'inquiétant de son activité sur Facebook où il animait un groupe de "supporters" d'Anders Behring Breivik, auteur néonazi de la tuerie qui a fait 77 morts en Norvège en 2011.

L'enquête a révélé que l'OAS avait des statuts, un organigramme, des manuels de fonctionnement, qu'elle projetait d'extorquer des fonds à des entreprises pour acheter des armes... Des tracts de recrutement appelaient notamment à la haine: "Rebeux, blacks, racailles, migrants, dealers, djihadistes, toi aussi tu rêves de tous les tuer? Nous en avons fait le vœu REJOINS-NOUS". Le tout démontre "une part de préméditation intense", a estimé le président de la chambre.

A la barre mercredi, Logan Nisin a dit avoir "initialement" créé l'OAS pour "faire une organisation à visée terroriste" mais assuré que l'OAS avait entre temps "évolué". De même, les autres prévenus ont cherché à circonscrire leur action à des mots, pas à des actes.

Ils voulaient "enclencher la +remigration+ basée sur la terreur" : six anciens membres d'un groupuscule d'ultradroite baptisé OAS (Organisation des armées sociales), sont jugés à Paris pour des projets d'attaques terroristes, pour lesquels ils affirment qu'ils ne seraient "jamais passé à l'acte".L'acronyme OAS rappelle délibérément celui de l'Organisation armée secrète, responsable...