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Moyen-Orient - Nucléaire

Les Occidentaux pressent Téhéran de revenir aux négociations

Pour Raïssi, les discussions doivent avoir pour « objectif final la levée de toutes les sanctions oppressives » contre son pays.

Les Occidentaux pressent Téhéran de revenir aux négociations

Le président iranien Ebrahim Raïssi s’adressant à l’Assemblée générale de l’ONU, mardi, dans une vidéo pré-enregistrée. Photo AFP/HO/Iranian presidency

L’Iran est prêt à reprendre à « une date proche » les négociations sur le nucléaire, suspendues depuis juin, a annoncé hier le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, après un entretien à New York avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian.

« Le ministre iranien des Affaires étrangères a assuré de sa volonté de reprendre les négociations à une date proche », a indiqué M. Borrell dans un communiqué publié par ses services à Bruxelles. Le chef de la diplomatie de l’UE précise avoir insisté auprès de son interlocuteur sur la nécessité pour l’Iran de « coopérer pleinement avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour résoudre les questions en suspens ». Il a par ailleurs « réitéré son inquiétude quant à la trajectoire générale du programme nucléaire iranien ».

Les Occidentaux ont fait pression mardi à l’ONU sur le nouveau président Ebrahim Raïssi pour une reprise au plus vite des négociations sur le nucléaire iranien, sans cependant obtenir d’engagement concret.

Pour sa première intervention, avec une vidéo pré-enregistrée, à la tribune de l’ONU, le dirigeant ultraconservateur s’est certes dit favorable à de telles négociations afin de sauver l’accord de Vienne (JCPOA) de 2015 censé empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Mais ces discussions doivent avoir pour « objectif final la levée de toutes les sanctions oppressives » visant l’économie iranienne et que les États-Unis ont réintroduites en sortant avec fracas de l’accord en 2018, a-t-il martelé.

« Nous ne faisons pas confiance aux promesses du gouvernement américain », qui s’est retiré de cet accord sous la présidence de Donald Trump et qui veut maintenant y revenir sous la houlette de Joe Biden, a relevé Ebrahim Raïssi.

Dans la foulée, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Saïd Khatibzadeh, a déclaré que les négociations, suspendues depuis juin, reprendraient « dans les prochaines semaines », loin des attentes des États-Unis et des Européens qui demandent une reprise immédiate. Début septembre, Téhéran avait même parlé de « deux ou trois mois ».

« Les États-Unis restent déterminés à empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire », a souligné le président américain Joe Biden à la tribune de l’ONU. « Nous travaillons » pour cela avec les membres permanents du Conseil de sécurité (France, Royaume-Uni, Russie et Chine) ainsi qu’avec l’Allemagne « pour obtenir diplomatiquement et en toute sécurité le retour de l’Iran dans l’accord », a-t-il ajouté.

Le temps presse

Campant toutefois sur les mêmes exigences que Téhéran, il a réitéré que les États-Unis reviendraient pleinement dans l’accord si l’Iran « fait de même ».

Conclu en 2015, l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien offrait à Téhéran un allègement des sanctions occidentales et onusiennes en échange de son engagement à ne jamais se doter de l’arme atomique et d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l’ONU. Mais après le retrait unilatéral des Américains de l’accord en 2018, l’Iran a progressivement abandonné la plupart de ses engagements.

« Le temps presse », a lancé mardi le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas devant la presse, à l’unisson des autres signataires européens, France et Royaume-Uni. « Nous n’allons pas attendre deux ou trois mois que la délégation iranienne revienne à la table des négociations à Vienne. Cela doit se faire plus vite », a-t-il affirmé. « Il faut que l’Iran accepte de reprendre les négociations le plus rapidement possible », avait aussi souligné la veille son homologue français, Jean-Yves Le Drian.

Une réunion ministérielle que les Européens tentaient de monter cette semaine en marge de l’AG de l’ONU avec l’Iran et les deux autres parties prenantes à l’accord (Russie, Chine), pour essayer de relancer les négociations restait très hypothétique. Une réunion « n’est pas à l’ordre du jour » mais l’accord de Vienne sera au cœur des rencontres bilatérales de l’Iran, a précisé M. Khatibzadeh.

Le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a notamment rencontré son homologue allemand et devait voir la chef de la diplomatie britannique Liz Truss.

Outre le retour à la table des négociations, le contrôle du programme nucléaire iranien fait l’objet de vives tensions avec Téhéran. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a finalement conclu le 12 septembre – quelques jours après que le gendarme onusien du nucléaire eut dénoncé un manque de coopération à ce sujet – un accord avec l’Iran sur la surveillance de son programme, laissant espérer une reprise des pourparlers de Vienne.

Prenant la parole à l’ONU peu après Joe Biden, le nouveau président iranien a longuement attaqué les États-Unis. Le « système hégémonique » américain a « misérablement échoué » et n’a plus « aucune crédibilité », a-t-il lancé, citant l’attaque du Congrès américain par des partisans de Donald Trump en janvier et le retrait chaotique d’Afghanistan en août.

Source : AFP

L’Iran est prêt à reprendre à « une date proche » les négociations sur le nucléaire, suspendues depuis juin, a annoncé hier le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, après un entretien à New York avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian.« Le ministre iranien des Affaires étrangères a assuré de sa volonté de reprendre les négociations à une...

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