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Monde - Vatican

Depuis Bratislava, le pape appelle à une « fraternité » dépassant les frontières

Depuis Bratislava, le pape appelle à une « fraternité » dépassant les frontières

Le pape François lors d’une rencontre avec la communauté juive slovaque, hier, à Bratislava. Tiziana Fabi/AFP

Le pape François a prôné hier « une fraternité » dépassant les frontières dans une Europe qui doit relancer son économie affaiblie par la pandémie, lors d’une visite en Slovaquie, petit pays durement touché par le Covid-19. « C’est de fraternité dont nous avons besoin pour promouvoir une intégration toujours plus nécessaire », a préconisé le souverain pontife, s’exprimant devant les autorités politiques et civiles de ce pays de 5,4 millions d’habitants. « Celle-ci est désormais urgente alors qu’après de durs mois de pandémie s’annonce, avec de nombreuses difficultés, une reprise économique tant attendue, favorisée par des plans de relance de l’Union européenne », a plaidé François, arrivé dimanche à Bratislava, après une escale à Budapest où il a conversé à huis clos avec le dirigeant souverainiste Viktor Orban.

La Slovaquie avait enregistré en début d’année les taux de contagion et de mortalité au Covid-19 par habitant les plus élevés du monde et comptabilise plus de 12 000 morts depuis le début de la pandémie. François a résumé l’histoire du petit pays comme « un message de paix », en mettant en exergue la naissance « sans conflit » de deux pays indépendants il y a 28 ans, la République tchèque et la Slovaquie. « Il faut que ce pays réaffirme son message d’intégration et de paix, et que l’Europe se distingue par une solidarité qui, en franchissant les frontières, puisse la ramener au centre de l’histoire », a-t-il plaidé. Hier, il a répété que dans un monde totalement interconnecté « personne ne peut s’isoler, comme individu, comme nation ».

Lutte contre la corruption

Le pape, qui rêve d’un nouveau monde plus juste post-pandémie, juge que l’avenir doit passer par « une lutte sérieuse contre la corruption » et par le droit à un emploi. Il a particulièrement enjoint aux Slovaques qui ont vécu jadis sous un régime communiste – une pensée unique qui « privait de la liberté » – de ne pas verser dans une autre idéologie « vide de sens », l’individualisme.

Fin 2020, la Slovaquie avait adopté des mesures destinées à éliminer la corruption au sein du système judiciaire, une priorité affichée du gouvernement de centre droit élu la même année, dans la foulée d’une vague de protestations contre le meurtre d’un journaliste en 2018. Le pays s’est doté au printemps d’un nouveau gouvernement, clôturant une crise politique déclenchée par la décision de l’ancien Premier ministre d’acheter des vaccins russes Spoutnik V.

Le pape François, attentif à corriger des siècles d’antijudaïsme catholique, a rencontré hier en fin de journée la minuscule communauté juive sur une place où était érigée jadis une synagogue détruite sous le communisme, et a une nouvelle fois condamné toute forme d’antisémitisme. Il a exprimé sa « honte » pour le massacre des juifs slovaques, déplorant que le nom de Dieu ait souvent été utilisé « dans la folie de la haine » durant la Seconde Guerre mondiale. Trois jours avant l’arrivée du pape, Bratislava avait présenté ses excuses officielles pour l’héritage sombre de l’époque du président Jozef Tiso, un prêtre catholique qui accepta d’envoyer des dizaines de milliers de juifs dans les camps de la mort allemands. « Le nom de Dieu a été déshonoré : dans la folie de la haine, durant la Seconde Guerre mondiale, plus de cent mille juifs slovaques ont été tués. Et puis, lorsqu’on a voulu effacer les traces de la communauté, la synagogue a été détruite », a dénoncé le pape François. « Ici, devant l’histoire du peuple juif, marquée par cet affront tragique et indescriptible, nous avons honte de l’admettre : combien de fois le nom ineffable du Très-Haut a été utilisé pour commettre des actes indicibles d’inhumanité ? Combien d’oppresseurs n’ont-ils pas déclaré : “Dieu est avec nous” ? Mais c’était eux qui n’étaient pas avec Dieu », a-t-il ajouté. Sans toutefois pointer spécifiquement du doigt Jozef Tiso.

Source : AFP

Le pape François a prôné hier « une fraternité » dépassant les frontières dans une Europe qui doit relancer son économie affaiblie par la pandémie, lors d’une visite en Slovaquie, petit pays durement touché par le Covid-19. « C’est de fraternité dont nous avons besoin pour promouvoir une intégration toujours plus nécessaire », a préconisé le souverain...

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