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Sport - Tennis / US Open

Raducanu, « l’intruse du lot » devenue jeune étoile

L’adolescente britannique a été sacrée sans perdre un seul set de tout le tournoi.

Raducanu, « l’intruse du lot » devenue jeune étoile

Une star est née à New York : la Britannique Emma Raducanu, aussi radieuse que talentueuse à 18 ans, a réussi à l’US Open une performance exceptionnelle, en devenant samedi la première joueuse issue des qualifications à décrocher un titre du grand chelem en battant en finale (6-4, 6-3) la Canadienne Leylah Fernandez, 19 ans. Timothy A. Clary/AFP

À Wimbledon, étouffée par la pression, elle avait abandonné en 8es de finale. Deux mois plus tard, Emma Raducanu, première joueuse de l’histoire issue des qualifications à décrocher un grand chelem à l’US Open, s’impose à 18 ans comme le nouveau visage radieux du tennis féminin.

Déjà performante pour sa première participation à un Majeur, la Londonienne avait été subitement prise de vertiges et en proie à des problèmes respiratoires, face à l’Australienne Ajla Tomljanovic. Celle qui était alors la 338e mondiale avait expliqué après son malaise « avoir sans doute mal géré le stress en jouant devant une foule si nombreuse ». Au commentaire pour ESPN, l’ancien champion John McEnroe avait estimé, avant même ses explications, que Raducanu avait « un petit peu trop » de poids sur les épaules, « l’invitant à apprendre » de ce moment. Il était loin d’imaginer la suite.

Force est de constater que huit semaines plus tard, Emma Raducanu, devenue la première Britannique lauréate d’un Majeur depuis Virginia Wade en 1977 à Wimbledon, a vite appris à maîtriser ses émotions. D’autant que l’immense court Arthur Ashe et ses quelque 23 000 spectateurs, bien plus électriques, en ont lessivé des joueuses et des joueurs avant elle depuis des décennies.

Intrépide

Cela s’est vu de façon éclatante en finale contre l’autre adolescente Leylah Fernandez, 19 ans, qui a aussi fait sensation durant la quinzaine. Comme lors de ses neuf précédents matches, elle s’est imposée en deux sets (6-4, 6-3), devenant de surcroît la plus jeune lauréate en Majeur depuis la Russe Maria Sharapova qui avait remporté Wimbledon à 17 ans en 2004. La 150e mondiale (qui sera 23e dès aujourd’hui) a réussi un exploit d’autant plus impressionnant qu’elle a tout emporté sur son passage, gagnant ses dix matches, qualifications comprises, par 20 sets à 0. La dernière à avoir réussi pareil « perfect » à l’US Open était Serena Williams en 2014.

Nul ne sait comment la jeune femme, qui a fait souffler un vent de fraîcheur sur le tennis avec la Canadienne, va pouvoir gérer cette nouvelle exposition médiatique. Celle-ci peut être difficile à supporter, comme en témoigne le cas Naomi Osaka, à qui elle succède au palmarès, qui est en proie à de récurrents problèmes d’anxiété. Raducanu, qui s’affiche dans la dernière édition britannique du magazine Vogue, est déjà « bankable » puisqu’elle a signé des partenariats avec les équipementiers Nike et Wilson, mais aussi le joailler Tiffany & Co. Enfant, Emma était pourtant « timide » et se sentait un peu « l’intruse du lot », a-t-elle confié au magazine.

Née à Toronto, d’un père roumain, Ian, et d’une mère chinoise, Renee, elle avait deux ans quand ils ont déménagé en Angleterre pour poursuivre leur carrière dans la finance. À Bromley, ville du grand Londres où David Bowie, qui chanta les mérites d’une autre China Girl, a également grandi, Raducanu est du genre intrépide, alternant ballet, équitation et même karting. « J’étais la seule fille de mon groupe à en faire et du motocross aussi, je trouvais ça plutôt cool, raconte la jeune fille. Une fois, mon prof de motocross m’a dit : “Bon, on va faire des pompes.” J’étais la seule à pouvoir les faire, j’étais fière de moi. »

Superstar en devenir

C’est pourtant au tennis qu’on lui prête un avenir glorieux, alors qu’elle a à peine cinq ans. « Emma tenait les échanges avec les entraîneurs. Nous n’arrivions pas à y croire. Je me souviens avoir pensé que nous la verrions un jour à Wimbledon », a raconté au Times sa professeure d’alors, Rebecca Rodger. L’histoire lui a donné raison.

Le talent ne faisant pas tout, Raducanu expliquait cette semaine à Flushing Meadows que sa mère lui a « inculqué dès (son) plus jeune âge le travail et la discipline ». Elle dit aussi s’être inspirée de Li Na, l’ancienne joueuse chinoise lauréate de Roland-Garros en 2011, « rien que par sa façon d’avoir été une compétitrice acharnée ». « Mes parents ont de grandes attentes me concernant. J’ai toujours essayé d’être à la hauteur », disait-elle, sans encore savoir qu’elle atteindrait les sommets quelques jours plus tard.

L’ancienne championne Martina Navratilova, elle, l’avait déjà annoncé durant le tournoi : « C’est une superstar en devenir. On ne veut pas trop lui mettre la pression, mais elle a ce truc qu’on a vu la première fois avec (Rafael) Nadal, (Novak) Djokovic et qu’on voit pour (l’Espagnol de 18 ans) Carlos Alcaraz. C’est là sous nos yeux. Elle est née pour ça. »

Source : AFP

À Wimbledon, étouffée par la pression, elle avait abandonné en 8es de finale. Deux mois plus tard, Emma Raducanu, première joueuse de l’histoire issue des qualifications à décrocher un grand chelem à l’US Open, s’impose à 18 ans comme le nouveau visage radieux du tennis féminin.
Déjà performante pour sa première participation à un Majeur, la Londonienne avait été subitement...

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