Le CPL dit attendre la déclaration ministérielle du gouvernement Mikati pour lui accorder ou non sa confiance

Le Courant patriotique libre (CPL, fondé par le président Michel Aoun) a affirmé samedi qu'il attendait de prendre connaissance de la déclaration ministérielle du nouveau gouvernement formé par Nagib Mikati pour décider de lui accorder ou non sa confiance au Parlement.

Dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire, le bureau politique du CPL, présidé par le député Gebran Bassil, gendre de M. Aoun, a commencé par "saluer la formation du nouveau gouvernement qui a permis de mettre un terme à toutes les accusations, mensonges et pratiques qui ont paralysé les institutions du mandat (de M. Aoun, NDLR) pendant toute une année, violant ainsi la Constitution lorsqu'on a tenté de s'en prendre aux prérogatives du chef de l'Etat".

Selon plusieurs sources, le CPL s'est en fait engagé, en coulisses, à accorder sa confiance au gouvernement Mikati, un engagement qui aurait permis la naissance du cabinet, attendu depuis 13 mois.

Le bureau politique a souligné que cette formation "ne fait pas partie du nouveau gouvernement", bien que, note-t-on, plusieurs ministres sont réputés proches de M. Aoun ou de la formation qu'il a créée. "Le CPL a accompli son devoir national en facilitant la naissance du gouvernement et il attend la déclaration ministérielle pour déterminer sa position sur  l'octroi de confiance, une question ouverte aux discussions".

La formation du gouvernement Mikati, après 13 mois sans cabinet actif, a été annoncée vendredi, plus d'un mois après la désignation du leader sunnite. Quatrième équipe du genre mise sur pied pendant le mandat de M. Aoun, élu le 31 octobre 2016, elle comprend 24 ministres (le président du Conseil, le vice-président et 22 portefeuilles), dont une seule femme, répartis à parts égales entre chrétiens et musulmans. Les ministres font partie de trois groupes de 8 pour chaque camp (Aoun, Mikati-Joumblatt et le tandem chiite) afin qu'aucun ne détienne un tiers de blocage. Officiellement donc, le tiers de blocage, que le camp présidentiel était accusé de vouloir obtenir à tout prix, n'existe pas dans la composition actuelle du cabinet. Reste à savoir, une fois que le gouvernement aura obtenu la confiance du Parlement et entamé sérieusement sa mission, comment certains ministres, fruits de "consensus" entre les deux présidents, et même certains ministres alliés à chacun des camps, sortiront de la zone grise.