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Lifestyle - This is America

Dans la Silicon Valley, du lait sans vaches et des œufs sans poules

Fini le temps des substituts végétaux aux produits animaliers et laitiers, sans texture et sans saveur. Aujourd’hui, les scientifiques parviennent à des résultats incroyables.


Dans la Silicon Valley, du lait sans vaches et des œufs sans poules

Le lait de petits pois, blanc et crémeux. Photo Wikipedia

« Il y a peu de temps, manger un hamburger végétarien équivalait à mâcher une galette pâteuse et sans saveur, difficile à confondre avec un hamburger de bœuf. Mais, à présent, les produits très améliorés d’entreprises tels que Beyond Meat, Impossible Foods et Eat, marginaux au départ, dominent les espaces alimentaires et le monde. Ainsi, avec l’aide de scientifiques travaillant dans des laboratoires futuristes (fabriquant du lait sans vaches et des œufs sans poules), se sont créées de toutes nouvelles catégories d’aliments. La vraie nourriture se voit remplacée par les manipulations de la haute technologie », soulève Larissa Zimberoff sur son site internet, en préambule de son ouvrage publié par les éditions Abrams à New York sous le titre Technically Food: Inside Silicon Valley’s Mission to Change What We Eat. Un sujet qu’elle traite en connaissance de cause. Cette journaliste d’investigation chevronnée couvre depuis des années les activités de l’industrie alimentaire et son intersection avec la technologie pour de grands titres de la presse américaine comme le New York Times, Bloomberg Businessweek et le Wall Street Journal. Une spécialisation choisie, car atteinte d’un diabète de type 1, Larissa Zimberoff s’était mise en quête d’informations sur le rééquilibrage alimentaire.

Pas de gras dans le « mycélium steak »

Lors de ses recherches, la journaliste enquête sur la filière de produits de plus en plus modifiés par le monde de la science, afin de répondre aux demandes de diètes spécifiques. De larges extraits de son ouvrage au titre évocateur (La Silicon Valley change ce que nous mangeons) sont publiés sur le site Books.google.com. En dix chapitres, Larissa Zimberoff expose notamment les matières privilégiées pour être des substituts aux produits animaliers et laitiers et leur place dans l’art moderne de se nourrir. Arrivent en tête les algues que la journaliste qualifie d’un « aliment du futur qui a toujours été projeté dans le futur ». Selon des preuves archéologiques, les algues ont été consommées durant des siècles en Afrique et au Mexique. Aujourd’hui, la NASA s’en sert pour nourrir ses astronautes partis dans l’espace qui n’ont pas beaucoup apprécié leur goût. Néanmoins, les chercheurs continuent à plancher sur le meilleur moyen d’intégrer ce végétal marin dans l’alimentation, vu leur grand potentiel nutritif. Autre « remplacement », celui de la viande par les champignons. Une transformation de plus en plus perfectionnée avec le temps. Larissa Zimberoff raconte ainsi dans son livre avoir goûté, l’an dernier, un « mycélium steak » portant le label Meati. Elle le décrit comme ayant la même consistance qu’un véritable morceau de viande. Toutes les différences figurent dans leurs étiquettes. Le « mycélium steak » de 115 grammes est composé de 22 grammes de protéines, 10 grammes d’hydrate de carbone, du zinc, des fibres et à peine un peu de gras. En comparaison, un morceau de bœuf du même poids compte 13 grammes de gras et 22 grammes de protéines. Et pour ajouter un peu de sel à son Meati hamburger, on peut y ajouter une tranche de bacon de la même provenance.

La couverture de l’ouvrage. Photo compte Twitter Larissa Zimberoff

Un inédit, le lait de petits pois, blanc et crémeux

Larissa Zimberoff souligne que pour mesurer l’ampleur du marché des alternatives végétales aux produits animaliers, il suffit de consulter le calendrier chargé des conférences organisées à ce sujet, qui se suivent sans se ressembler, mobilisant des milliers de personnes, en quête d’inédits et d’inattendus. La plus récente de ces innovations ? Le lait confectionné à partir de petits pois. Cette boisson, dépourvue du goût des petits pois et à la texture crémeuse et blanche, succède notamment au lait d’amande et de soja. Elle est garantie sans lactose, sans gluten et possède davantage de protéines et de calcium que d’autres laits végétaux.

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D’autres expériences du genre sont en chantier chez les chercheurs englobant des start-up, tentés par ce domaine. Dans le dernier chapitre de son ouvrage, Larissa Zimberoff interroge : « What are we eating in twenty years ? » (Que mangerons-nous dans vingt ans ?). « L’industrialisation de notre chaîne alimentaire a débuté après la Seconde Guerre mondiale. Nous voulions de la nourriture faite uniformément par les machines, qui puisse être conservée et prête à être consommée au moment voulu. Tel ce Wonder Bread qui dure des semaines et des semaines. Ensuite, l’on est passés à une phase inverse, celle de la ferme à la table. Donc, se nourrir nature autant que possible. En même temps, comme beaucoup s’inquiétaient pour le changement climatique et autres dangers menaçant la planète, dont la dégradation de la vie animale, le retour étudié à la technologie était un bon recours. Reste à savoir doser les données pour une bonne régulation entre la nature et l’apport du progrès. La high-tech passant à table est passionnante! » répond-elle dans la publication en ligne Salon.

« Il y a peu de temps, manger un hamburger végétarien équivalait à mâcher une galette pâteuse et sans saveur, difficile à confondre avec un hamburger de bœuf. Mais, à présent, les produits très améliorés d’entreprises tels que Beyond Meat, Impossible Foods et Eat, marginaux au départ, dominent les espaces alimentaires et le monde. Ainsi, avec l’aide de scientifiques...

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