Le premier pétrolier chargé de fuel iranien à destination du Liban, commandé par le Hezbollah, sera acheminé à travers la Syrie afin d'éviter des sanctions contre le pays du Cèdre, ont affirmé deux sources informées à l'agence Reuters.
"Le choix de recevoir le navire à travers la Syrie n’est pas lié à une crainte de frappes israéliennes ou américaines, mais à des considérations internes en rapport avec la volonté de ne pas vouloir impliquer des alliés", a indiqué une de ces sources, en référence aux alliés du parti chiite pro-iranien qui chercheraient à éviter des sanctions américaines suite à une telle action. La cargaison arriverait à un port syrien et serait ensuite transportée par camion au Liban, la première priorité étant de livrer du mazout aux hôpitaux pour produire de l'électricité, selon elles.
De son côté, le site spécialisé TankerTrackers.com a annoncé vendredi que le premier pétrolier transportant du carburant iranien "pour le réseau électrique" libanais (qui était déjà parti, ndlr) "a été retardé", sans plus de précision. Il a toutefois ajouté qu'un deuxième navire avait déjà quitté l’Iran et que le troisième n'avait toujours pas pris le large a priori.
2021-09-03 update regarding Iranian fuel for Lebanon:
— TankerTrackers.com, Inc. (@TankerTrackers) September 3, 2021
- The first tanker (carrying fuel for the electric power grid) is now delayed. We spotted her on satellite imagery and shared it with our clients.
- Second tanker has departed Iran.
- Following up on third tanker.
Thx,
/TT pic.twitter.com/tfrGXfM4fM
Par ailleurs, une porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Candice Ardell, a déclaré à l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) que cette force n'avait aucune prérogative concernant l'octroi d'une autorisation d'entrée des navires dans les eaux territoriales libanaises et n'avait donc pas une raison de s'impliquer dans la question de l'arrivée des pétroliers iraniens. Le rôle de la Finul est d'aider la marine libanaise dans des missions très limitées concernant notamment l'interdiction d'entrée d'armes illégales au Liban par voie maritime, a-t-elle précisé, ajoutant que les Casques bleus n'effectuaient pas eux-mêmes des inspections de navires. "Les autorités libanaises sont responsables des autorisations, ou des non-autorisations d'entrée dans les eaux territoriales et du déchargement des cargaisons", a tenu à indiquer la porte-parole.
L’Iran détient les quatrièmes réserves mondiales de pétrole, mais ses exportations sont sous embargo américain. En achetant du pétrole iranien, sans exemption octroyée en amont par Washington, Beyrouth s’exposerait en principe à des sanctions.
Les autorités libanaises concernées n'ont toujours pas pu trouver d'issue à la crise de carburants qui frappe le pays depuis des mois, paralysant la plupart de ses secteurs, et n'ont pas pris de mesures concernant ces importations. Le ministre sortant de l'Energie, Raymond Ghajar, avait affirmé mercredi "ne pas avoir reçu de demande pour importer du carburant iranien". Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait, lui, annoncé que deux autres navires chargés de fuel iranien devraient naviguer vers le Liban prochainement.
Des rumeurs, relayées notamment par l'agence iranienne Fars, ont affirmé jeudi que le premier navire était arrivé à destination, ce qui a été finalement démenti.
commentaires (8)
Ça va faire tout drôle de voir des citernes pleines passer dans l’autre sens :-D
Gros Gnon
09 h 52, le 04 septembre 2021