Menace d'une coupure d'eau généralisée d'ici quelques heures au Liban-Sud, faute de mazout

L'Office des Eaux du Liban-Sud a menacé lundi d'une coupure d'eau généralisée dans les localités qu'il dessert, d'ici la fin de la journée, faute de mazout.  Les offices des Eaux du pays avaient déjà fait part ces dernières semaines d'un rationnement plus sévère de la distribution de l'eau à travers le pays, pour les mêmes raisons. 

"Nous regrettons que les installations pétrolières de Zahrani ne nous aient pas livré notre quota de mazout", nécessaire pour faire fonctionner le système de pompage en l'absence d'électricité de l'Etat, a déploré l'établissement, critiquant "des prétextes fallacieux" avancés par les installations ainsi que leur "refus d'assumer leurs fonctions de la part d'une institution publique". "Nous continuerons à produire et à distribuer de l'eau jusqu'à épuisement des réserves de mazout de nos générateurs, lesquels devraient être vides d'ici quelques heures", a annoncé l'Office des Eaux. "Cela entraînera des coupures d'eau généralisées dans plusieurs villes du sud du Liban", a-t-il averti. 

L'effondrement du Liban et de toutes ses institutions, qui a débuté par une crise financière causée par la corruption et la mauvaise gestion de l'État, s'est rapidement étendu à tous les aspects de la vie quotidienne. La livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur par rapport au dollar au cours des derniers mois. L'électricité est sévèrement rationnée dans le pays tandis que le carburant nécessaire pour alimenter les générateurs privés de nombreuses entreprises fait défaut. La semaine dernière, l’Unicef avait une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme, affirmant que "plus de quatre millions de personnes", au Liban "risquaient d’être confrontées à de graves pénuries d’eau". Fin juillet, l'agence onusienne avait averti que le système hydraulique pourrait s’effondrer dans le pays.