Menace d'escalade du secteur du transport routier, face à l'inaction des autorités

Le président de la Fédération des syndicats des transporteurs routiers, Bassam Tleiss, a annoncé que ce secteur se mobiliserait à partir de mardi prochain dans un mouvement d'"escalade progressive",  alors que les transporteurs sont directement concernés par la question de  la levée des subventions sur le carburant. 

Si la levée des subventions est effectivement appliquée, elle engendrerait une hausse de 344% du prix du bidon d'essence et d'environ 387 %  du diesel et plongerait le pays dans l'inconnu, selon l'institut local "Information International". Toutefois, jusqu'à présent, aucune décision n'a été prise par les responsables politiques pour augmenter les tarifs des produits hydrocarbures, malgré l'annonce faite mercredi soir par la Banque du Liban (BDL) concernant la levée du mécanisme de subventions. Depuis, le pays est le théâtre d'un bras de fer, le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, affirmant qu'il ne peut pas continuer à subventionner les importations sans une loi l'autorisant à puiser dans les réserves obligatoires des banques auprès de la Banque centrale tandis que l'exécutif plaide pour une rationalisation progressive du mécanisme jusqu'à l'adoption d'une carte d'approvisionnement pour les familles démunies. 

C'est dans ce contexte que M. Tleiss a déploré lors d'une conférence de presse au siège de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL)  que la décision de la BDL ait été annoncée en "l'absence d'un plan spécifique de protection des transports routiers". "Où sont les ministères concernés ? Le ministère de l'Energie, le ministère de l'Economie ?", s'est-il interrogé. "Les chauffeurs peinent aujourd'hui à faire le plein de leurs véhicules. Ils sont aussi contraints d'augmenter les tarifs des transports", a-t-il affirmé. "Nous ne sommes plus en mesure de supporter ce lourd fardeau", a-t-il martelé, appelant les autorités et notamment le Premier ministre sortant, Hassane Diab, à donner "des instructions pour appliquer l'accord conclu avec les syndicats du secteur des transports". Le syndicaliste a dès lors appelé les conducteurs à manifester mardi prochain devant la Direction générale du pétrole, dans la zone dite de "Chevrolet", dans le quartier de Furn el-Chebback, "afin d''exprimer leur indignation et leur souffrance".