Hommages

Le meilleur du Liban

Débutant dans les études moyen-orientales, dans l’année universitaire 1976-1977, je suis entré comme étudiant en maîtrise au séminaire de Dominique Chevallier à Paris IV. C’était le meilleur Liban expatrié en France avec des noms comme Salim Nasr ou Antoine Abdel Nour. Farès Sassine faisait partie de ce groupe. Bien intimidé, je les ai regardés avec une grande admiration.

Je n’étais pas en France quand Farès a soutenu sa thèse sur le maronitisme politique, mais j’ai le souvenir vivant de la présentation de son travail au séminaire. J’ai été immédiatement frappé par la vivacité critique de son esprit.

Dans les années 1980, le groupe Chevallier s’est trouvé étoffé avec Nawaf Salam, Samir Kassir, Ahmad Beydoun et à un peu de distance Farouk Mardam Bey. À la fin de cette décennie, je suis devenu un visiteur régulier du Liban. Dans les années 1990, j’ai suivi de loin l’aventure de L’Orient-Express.

À ce moment-là, Ghassan Tueni s’est plu à reconstituer notre groupe lors de mes passages au Liban. Jusqu’à la crise sanitaire récente, Chadia Tueni a continué, dans la mesure du possible, à maintenir cette tradition. De même, nous nous sommes retrouvés dans cette camaraderie que constitue L’Orient littéraire.

Discuter avec Farès c’était, non pas affronter, mais profiter de son immense culture littéraire et philosophique. Son érudition et ses curiosités étaient sans limites. Son esprit était d’une extrême vivacité et ses jugements parfois d’une sévérité mordante. Jamais il ne faisait étalage de son savoir. Il fallait en quelque sorte le susciter au cours de la conversation.

Farès a enseigné et a exercé le noble métier d’éditeur. Mais il a été avant tout un critique littéraire. En parcourant son blog (http://Farès-sassine.blogspot.com), on voit qu’il a avant tout parlé avec générosité de livres qui l’ont intéressé. Il faut tout faire pour conserver cet ensemble, c’est son Mémorial.

Nos étions des amis, mais pas des intimes. C’est avec le choc de sa disparition que je me rends compte du vide insupportable qu’elle vient de créer.


Débutant dans les études moyen-orientales, dans l’année universitaire 1976-1977, je suis entré comme étudiant en maîtrise au séminaire de Dominique Chevallier à Paris IV. C’était le meilleur Liban expatrié en France avec des noms comme Salim Nasr ou Antoine Abdel Nour. Farès Sassine faisait partie de ce groupe. Bien intimidé, je les ai regardés avec une grande admiration.Je...

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