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Politique - Explosions du 4 août

Aoun se dit prêt à être entendu par le juge Bitar

Le président Michel Aoun a affirmé hier qu’il était prêt à être entendu par le juge d’instruction Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, tandis que le chef du courant du Futur, Saad Hariri, mène un forcing pour réclamer la suspension des immunités de tous les responsables, chef de l’État inclus. À l’approche du premier anniversaire de la catastrophe, l’enquête piétine et se heurte aux tergiversations d’une grande partie de la classe politique, qui a réussi à détourner ce dossier de son cadre judiciaire pour s’en servir afin de régler des comptes et de multiplier les surenchères politiciennes, dans la perspective des prochaines législatives. M. Aoun a fait part de sa disposition à témoigner devant le juge Bitar, en recevant au palais de Baabda le procureur général près la Cour de cassation, Ghassan Oueidate, qui s’était récusé de l’enquête pour cause de parenté avec le député Ghazi Zeaïter. Ce dernier est mis en cause par le juge Bitar en sa qualité d’ancien ministre des Travaux publics et des Transports, en même temps que ses collègues, les députés et anciens ministres de l’Intérieur, Nouhad Machnouk, et des Finances, Ali Hassan Khalil. Un autre ancien ministre des Travaux, Youssef Fenianos, a été également inculpé dans cette affaire.

« Personne n’est au-dessus de la loi »

Selon un communiqué du palais de Baabda, le président a « insisté sur la nécessité que la justice suive son cours sur le crime du port de Beyrouth(...) ». Le chef de l’État « tient au secret de l’enquête, à sa bonne marche, et s’est dit entièrement disposé à témoigner si le juge le décide en vertu de l’article 85 du Code de procédure pénale (…) Personne n’est au-dessus de la loi, quel que soit son poste. La justice se fait auprès des instances judiciaires compétentes », ajoute le texte sans plus de précisions.

L’article 85 du chapitre III du Code de procédure pénale libanais (« De l’audition des témoins ») prévoit que « si l’affaire exige l’audition du président de la République, du président de la Chambre des députés ou du président du Conseil des ministres, le juge d’instruction se déplace, accompagné de son greffier, au cabinet de l’intéressé pour recueillir sa déposition ». Le rôle du magistrat s’arrête là, parce que si jamais une responsabilité quelconque du chef de l’État est prouvée, une procédure différente devrait être suivie et c’est celle-ci qui est aujourd’hui au cœur de surenchères politiques s’articulant autour de l’abolition des immunités et de la suspension des textes constitutionnels et juridiques prévoyant les immunités.

Ce sont notamment le Courant patriotique libre (CPL), fondé par M. Aoun, et le courant du Futur, soutenu par le président de la Chambre, Nabih Berry, qui se livrent à des surenchères dans ce dossier. Saad Hariri avait appelé à la suspension de toutes les dispositions constitutionnelles et légales prévoyant des immunités. Son initiative vise à permettre à la justice de poursuivre, au besoin, tous les responsables, le président inclus, si jamais leur responsabilité administrative ou politique est retenue dans l’affaire. Quant au CPL, il plaide pour la seule levée de l’immunité des responsables inculpés par le juge Bitar pour que l’action judiciaire enclenchée à leur encontre puisse prendre son cours.

Hier, les députés CPL de Beyrouth ont signé un mémorandum qu’ils comptent adresser lundi au président de la Chambre, pour lui demander de répondre favorablement à la demande du juge Bitar concernant la seule levée de l’immunité de MM. Zeaïter, Khalil et Machnouk. Ils ont réaffirmé leur opposition à la pétition signée par leur collègues pour une comparution des trois devant la Haute Cour ad hoc et rejeté l’initiative de M. Hariri concernant la suspension des textes de loi en rapport avec les immunités.

Le rapport du FBI

Sur un autre plan, un rapport du FBI, dévoilé par l’agence Reuters, révèle que la quantité de nitrate d’ammonium qui a explosé dans le port, tuant plus de 200 personnes et dévastant la capitale, représentait un cinquième de la cargaison déchargée en 2013. « Le rapport du FBI daté du 7 octobre 2020, consulté par Reuters cette semaine, estime qu’environ 552 tonnes de nitrate d’ammonium ont explosé le 4 août 2020, bien moins que les 2 754 tonnes arrivées à Beyrouth en 2013 », rapporte l’agence. Le rapport note aussi que le hangar n° 12 était « assez grand pour abriter la cargaison de 2 754 tonnes, stockée dans des sacs d’une tonne », mais a ajouté qu’il « n’est pas logique qu’ils soient tous présents au moment de l’explosion ». Contacté pour commenter le rapport, un porte-parole du FBI a dirigé Reuters aux autorités libanaises. Un haut responsable libanais au courant des conclusions du rapport a affirmé que les autorités libanaises étaient d’accord avec le Bureau sur la quantité qui a explosé, rapporte Reuters, rappelant que « de nombreux responsables libanais avaient précédemment déclaré en privé qu’ils pensaient qu’une grande partie de la cargaison avait été volée ».

Le président Michel Aoun a affirmé hier qu’il était prêt à être entendu par le juge d’instruction Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, tandis que le chef du courant du Futur, Saad Hariri, mène un forcing pour réclamer la suspension des immunités de tous les responsables, chef de l’État inclus. À l’approche du premier...

commentaires (1)

comme l'a si bien ecrit par issa Goraieb ce matin ! etre entendu n'a absolument rien a voir avec etre poursuivi ! AH LES SCELERATS. LES FOURBES. TOUT CA FUT MIS EN OEUVRE PAR CE SACRE CONSEILLER DE SAAD HARIRI QUI LUI A TROUVE SA FORMULE MIRACLE: LA PROPOSITION DE LEVER L'IMMUNITE DE KELLON-SS RESTRICTION AUCUNE.

Gaby SIOUFI

11 h 07, le 31 juillet 2021

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Commentaires (1)

  • comme l'a si bien ecrit par issa Goraieb ce matin ! etre entendu n'a absolument rien a voir avec etre poursuivi ! AH LES SCELERATS. LES FOURBES. TOUT CA FUT MIS EN OEUVRE PAR CE SACRE CONSEILLER DE SAAD HARIRI QUI LUI A TROUVE SA FORMULE MIRACLE: LA PROPOSITION DE LEVER L'IMMUNITE DE KELLON-SS RESTRICTION AUCUNE.

    Gaby SIOUFI

    11 h 07, le 31 juillet 2021

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