Les divergences politiques entre les Forces libanaises et le courant du Futur ont resurgi hier à la faveur d’une interview accordée la veille par Saad Hariri à la chaîne Sky News Arabia. L’ancien Premier ministre a fait état d’un recoupement entre les positions des FL de Samir Geagea et celles du CPL dirigé par Gebran Bassil, « afin de maintenir le vide » institutionnel, en allusion aux obstacles auxquels il a été confronté pendant qu’il s’efforçait de former un gouvernement.
Il n’en fallait pas plus pour que les FL réagissent avec véhémence à cette déclaration, accusant l’ancien Premier ministre de « multiplier les attaques injustifiées » contre elles et s’attirant par la même occasion une riposte acerbe du courant du Futur.
« Le président Saad Hariri ne rate aucune occasion médiatique pour s’en prendre injustement aux FL et ce, pour des raisons connues de tous. Peut-il nous donner un seul exemple démontrant notre volonté de maintenir le vide institutionnel ? » s’est insurgé le bureau d’information du parti, avant d’expliquer que si les FL n’avaient nommé ni Saad Hariri ni Nagib Mikati pour former un nouveau cabinet, « c’est dans le seul but d’en finir avec ce vide, par le biais de législatives anticipées qui débarrasseraient le Liban de la classe politique qui l’a conduit vers cette catastrophe ». Précisant que leur position « est dirigée contre la présidence et le Hezbollah seulement », les FL ont mis en garde contre des accusations « qui creusent les divisions » et plaidé en faveur d’efforts conjoints « pour aider les Libanais à sortir de l’ornière ».
Réagissant sans tarder à ces critiques, le courant du Futur a expliqué dans un communiqué que Saad Hariri n’a fait que « dresser un état des lieux politique (….) qui révèle un recoupement dans les positions des FL et du CPL, dont dernièrement celles relatives à la proposition d’amendement constitutionnel pour la suspension de toutes les immunités ». Au sujet de la décision des FL de ne pas désigner un Premier ministre, le communiqué estime que le parti de Samir Geagea « a choisi, peut-être fortuitement, de s’aligner sur la position du CPL pour ne pas désigner de chef de gouvernement et priver ainsi ce poste d’une couverture chrétienne, dans l’esprit du pacte national, ce qui a alimenté les débats politiques et médiatiques ». « Il est du droit des Forces libanaises d’insister sur des législatives anticipées, tout comme il est du droit d’autres formations de voir dans cette revendication une tentative de faire croire aux Libanais qu’un scrutin anticipé peut les débarrasser de la classe au pouvoir, alors que la réalité est autre. Sauf si les FL veulent dire par là, comme certains dirigeants de ce parti l’ont déjà exprimé, que le changement interviendra au détriment de la représentation parlementaire du courant du Futur », ajoute la formation haririenne, qui rejette également les accusations FL relatives à l’aggravation des divisions politiques. « Nous resterons un parti modéré qui prône le dialogue et la coexistence et les gardiens de l’entente nationale et de l’accord de Taëf », conclut le texte.
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Oublions la musique et concentrons nous sur l’orchestre! Le Maestro avait tout prévu avec ses 18 technocrates mais quand bien même qu’on ait de beaux cheveux quand quelqu’un veut y apercevoir un poux la critique devient fort aise!
PROFIL BAS
06 h 48, le 31 juillet 2021