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Alerte rouge à Tokyo : l’athlétisme US déferle

Alerte rouge à Tokyo : l’athlétisme US déferle

L’athlétisme, sport n° 1 des Jeux olympiques, va enfin débuter. Habituellement dominateurs, les États-Unis menacent cette fois d’écraser la concurrence à Tokyo. Gonzalo Fuentes/Archives Reuters

Habituellement dominateurs, les États-Unis et leur uniforme rouge et bleu menacent d’écraser la concurrence lors des épreuves d’athlétisme des Jeux olympiques de Tokyo, les premiers depuis la retraite du légendaire Usain Bolt, dans un contexte d’emballement des performances avec la généralisation des chaussures nouvelle génération.

Les trials (épreuves de sélection), disputés fin juin à Eugene dans le temple de l’athlétisme US, ont peut-être donné le ton des dix prochains jours au Stade olympique. Avec deux records du monde (400 m haies féminin par Sydney McLaughlin, poids par Ryan Crouser) et une pluie de résultats hors normes, les Américains ont clairement affiché leurs ambitions et devraient encore plus que d’habitude survoler le tableau des médailles du sport n° 1 des Jeux.

Le symbole le plus fort serait un retour en force au sommet du sprint et du 100 m, la course la plus attendue par le grand public, celle qui forge les stars et sur laquelle Usain Bolt a régné en maître de 2008 à 2016. À l’heure où la discipline se cherche une tête d’affiche absolue, prendre la succession de la « Foudre » jamaïcaine marquerait les esprits et acterait pour de bon la mainmise de la superpuissance américaine. Avec Trayvon Bromell, meilleur chrono de l’année (9 sec 77), accompagné de Ronnie Baker et de Fred Kerley, les États-Unis sont bien pourvus, mais en l’absence du champion du monde Christian Coleman, suspendu pour trois « no shows », les débats s’annoncent très ouverts et couronneront quoi qu’il arrive un coureur au palmarès vierge à ce niveau. « Bolt a montré la voie et maintenant, c’est aux autres d’écrire leur histoire », a lancé Bromell avant de s’envoler pour le Japon. Les bolides US peuvent en revanche prétendre au « sweep » sur 200 m avec Noah Lyles, Kenny Bednarek et le phénomène de 17 ans Erriyon Knighton, plus rapide que Bolt au même âge.

Chasse aux records

Chez les dames, les États-Unis, qui n’ont plus remporté l’or sur 100 m depuis 1996 et le sacre de Gail Devers, misaient beaucoup sur la pépite Sha’Carri Richardson, au potentiel sportif et marketing inégalable. Mais la sprinteuse de 21 ans a été privée des JO après un contrôle positif au cannabis, ce qui pourrait laisser la voie libre à un duel 100 % jamaïcain entre la double championne olympique Shelly-Ann Fraser-Pryce (2008, 2012) et la championne de Rio 2016 Elaine Thompson.

À 34 ans, Fraser-Pryce, devenue en juin la 2e femme la plus rapide de l’histoire (10 sec 63) derrière l’Américaine Florence Griffith-Joyner, pourrait être la première femme à s’offrir trois victoires sur 100 m aux JO. « Quoi qu’il arrive à Tokyo, ma plus grande réussite aura été de revenir à mon meilleur niveau après la naissance de mon fils en 2017 », affirme celle qui est surnommée « Mommy Rocket ». Autre maman célèbre, Allyson Felix, l’Américaine aux neuf podiums aux Jeux, sera en piste pour tenter de supplanter la Jamaïcaine Merlene Ottey en tant qu’athlète olympique la plus médaillée. En attendant le verdict du sprint et malgré la suprématie américaine, l’athlétisme post-Bolt reste un univers multipolaire. « On me pose souvent la question : à quoi ressemble le sport sans Usain Bolt ? Eh bien, il semble en bonne santé dans toute une gamme de disciplines de l’athlétisme », s’est félicité mardi Sebastian Coe, président de World Athletics (la fédération internationale).

Les points chauds ne manquent pas et la chasse aux records risque de battre son plein, avec le prodige Armand Duplantis (perche), les duos Karsten Warholm/Rai Benjamin et Sydney McLaughlin/Dalilah Muhammad (400 m haies), l’Allemand Johannes Vetter (javelot), l’Américain Grant Holloway (110 m haies) ou la Vénézuélienne Yulimar Rojas (triple saut).

Demi-fond en ébullition

Le demi-fond est, lui, en ébullition depuis plus d’un an, boosté par la révolution technologique et les pointes « magiques », et s’est trouvé de nouveaux visages avec l’Ougandais Joshua Cheptegei, l’Éthiopienne Letesenbet Gidey et la Néerlandaise Sifan Hassan, en quête d’un historique triplé 1 500 m-5 000 m-10 000 m. En cas de succès dans sa folle entreprise, Hassan, ex-protégée du sulfureux Alberto Salazar, suspendu quatre ans en 2019 pour « incitation au dopage », ne manquerait pas de faire polémique. La coureuse d’origine éthiopienne a d’ailleurs déjà ouvert le parapluie en déclarant début juillet « être toujours propre ». « Si on veut me tester, on peut le faire tous les jours », avait-elle ajouté.

Pour les Français, Rio 2016 et sa moisson de médailles (6) semblent être de l’histoire ancienne et ils abordent ces JO dans le flou le plus total, entre méformes et espoirs de podium limités. Les chances de victoire tricolores reposent essentiellement sur les épaules du recordman du monde Kevin Mayer au décathlon.

Keyvan NARAGHI/AFP

Habituellement dominateurs, les États-Unis et leur uniforme rouge et bleu menacent d’écraser la concurrence lors des épreuves d’athlétisme des Jeux olympiques de Tokyo, les premiers depuis la retraite du légendaire Usain Bolt, dans un contexte d’emballement des performances avec la généralisation des chaussures nouvelle génération.Les trials (épreuves de sélection), disputés fin...

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