Rechercher
Rechercher

Politique - Communautés

Raï réclame un gouvernement avant le 4 août

Le métropolite Audi a accusé les hommes politiques d’« étouffer les Libanais, de les humilier, de les appauvrir et de les affamer ».

Raï réclame un gouvernement avant le 4 août

Le patriarche maronite Béchara Raï prononçant son homélie. Photo ANI

Le patriarche maronite Béchara Raï et le métropolite de Beyrouth Élias Audi ont tous deux appelé à la formation d’un gouvernement dans les délais les plus brefs. Le chef de l’Église maronite a exprimé l’espoir d’un nouveau cabinet avant le 4 août, date du premier anniversaire de la gigantesque double explosion meurtrière au port de Beyrouth, tout en dénonçant le retard pris par l’enquête sur ce drame.

« Nous souhaitons que les consultations parlementaires se tiennent demain (aujourd’hui) et qu’elles débouchent sur la désignation d’une personnalité nationale réformatrice bénéficiant de la confiance de la population en quête de vrai changement, et qui reçoive l’approbation de la communauté arabe et internationale (...) », a affirmé Mgr Raï dans son homélie dominicale à Dimane, la résidence d’été du patriarcat.

« Nous appelons toutes les personnes concernées par la formation et la désignation à coopérer et à faciliter cette fois la formation rapide du cabinet, sans répéter le jeu des conditions et les hérésies constitutionnelles, ainsi que la lutte autour des prérogatives », a mis en garde le patriarche, dans une critique claire à l’adresse du président Michel Aoun et du chef du courant du Futur, Saad Hariri. « La situation ne supporte plus de débat autour des prérogatives et des droits, alors que le pays sombre dans la pauvreté, le chaos, et voit ses institutions menacées », a-t-il prévenu. « À quoi bon défendre les droits des communautés ? Le Liban ne passe-t-il pas d’abord? » s’est interrogé le prélat. « Nous demandons aux responsables de finaliser la formation du gouvernement avant le 4 août, date anniversaire de l’explosion au port de Beyrouth. Nous leur disons : à défaut d’avoir donné la vérité à la population, donnez-leur au moins un gouvernement », a plaidé Mgr Raï.

« Les tentatives de fuir la justice ne peuvent plus continuer, alors qu’on voit que certains ne se soucient pas du sang de ceux qui ont été tués (...). Les prétextes ne convainquent personnes, même si certains sont juridiquement fondés, car certains utilisent la Constitution pour contourner la justice », a-t-il déploré. « C’est pour cela que nous avons demandé une enquête internationale, en cas de besoin, afin que tout le monde assume ses responsabilités et qu’aucun suspect ne puisse échapper » à la justice, a-t-il conclu.

Une « nouvelle Libye au Liban »

Le métropolite de Beyrouth Élias Audi a lui aussi exprimé l’espoir d’une formation rapide du gouvernement à l’issue des consultations de lundi « afin de stopper la mort rampante qui frappe les Libanais, (…) assurer un peu de stabilité politique et économique, et envoyer un signal positif à la communauté internationale ». Reprochant aux hommes politiques de « vivre sur une autre planète », il les a accusés d’« étouffer les Libanais, de les humilier, de les appauvrir et de les affamer ». « Le monde entier est conscient du danger qui nous guette, sauf nos responsables. Ces derniers sont pris par leurs querelles et leurs intérêts, et foulent aux pieds l’intérêt du pays et des Libanais. Depuis le soulèvement populaire qu’ils ont réussi à hypothéquer, tout en contournant les revendications des Libanais qui ont investi les rues, aucune action sérieuse et sincère n’a été menée pour freiner l’effondrement », a martelé le métropolite.

Enfin, le mufti jaafarite Ahmad Kabalan a, lui, insisté sur la mise sur pied d’un gouvernement « avec des priorités sociales, financières et nationales, loin du tribalisme politique ». « Il faut un gouvernement de sauvetage, pas de barricades », a-t-il estimé. Pour le dignitaire chiite, les puissances internationales « ne veulent pas voir une nouvelle Libye au Liban, mais sont plutôt en faveur de la paralysie du pays (...) afin d’instaurer une tutelle internationale indirecte ». Il n’a pas toutefois cité les pays qu’il critique.

Le patriarche maronite Béchara Raï et le métropolite de Beyrouth Élias Audi ont tous deux appelé à la formation d’un gouvernement dans les délais les plus brefs. Le chef de l’Église maronite a exprimé l’espoir d’un nouveau cabinet avant le 4 août, date du premier anniversaire de la gigantesque double explosion meurtrière au port de Beyrouth, tout en dénonçant le retard pris...

commentaires (4)

Je préfère une tutelle internationale que les ayatollahs. Grr.

Eleni Caridopoulou

19 h 52, le 26 juillet 2021

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Je préfère une tutelle internationale que les ayatollahs. Grr.

    Eleni Caridopoulou

    19 h 52, le 26 juillet 2021

  • On a changé de ton et d’objectif maintenant? Où en est ce patriarche qui défendait bec et ongles la distanciation du pays et la mauvaise foi de ses dirigeants? Il change de discours comme de soutane. On rame…

    Sissi zayyat

    11 h 28, le 26 juillet 2021

  • Falot, sans courage, sans envergure ni vision.

    Christine KHALIL

    07 h 48, le 26 juillet 2021

  • Très optimiste et de courte mémoire, malheureusement.

    Esber

    00 h 31, le 26 juillet 2021

Retour en haut