L’ancien ministre et député Michel Pharaon a insisté lundi sur le droit des Beyrouthins à connaître la vérité sur la double explosion dévastatrice du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Il s’est montré particulièrement critique à l’égard du président de la République Michel Aoun, lui reprochant de couvrir un des inculpés dans le cadre de l’enquête sur cette affaire, le général Tony Saliba, directeur de la Sécurité de l’État.
« Il est du droit des habitants de nos régions sinistrées de connaître la vérité au sujet du (rôle du) responsable de la Sécurité de l’État, qui travaille sur base des instructions du palais (présidentiel), dont la mission était de nous protéger et qui est aujourd’hui inculpé dans l’affaire de l’explosion du 4 août (…) », a martelé l’ancien député de Beyrouth I à l’ouverture d’un événement sportif à Achrafieh.
Tony Saliba avait été inculpé une première fois par le juge d’instruction en charge de l’enquête, Fady Sawan, avant que ce dernier ne soit dessaisi du dossier. Son successeur, Tarek Bitar, a également engagé des poursuites contre lui.
« Comment peut-on compter sur la magistrature et les services de sécurité si le salaire d’un juge ou d’un agent est le plus bas au monde ? », s’est-il interrogé par la suite, avant d’insister sur la nécessité que la vérité soit dévoilée « à travers une enquête locale ou internationale » et d’appeler à « résister contre le suicide vers lequel nous entraîne celui qui veut s’accrocher au pouvoir et aux armes », en allusion au Hezbollah.
La position de Michel Pharaon, ancien député grec-catholique, revêt de l’importance compte-tenu du message qu’elle recèle à l’heure où un bouclier politico-communautaire commence à prendre forme pour protéger les personnalités politiques et de sécurité que le juge Bitar souhaite interroger en tant qu’inculpés. Parmi celles-ci, le général Tony Saliba qui appartient à la même communauté que M. Pharaon. Selon l’ancien député, il bénéficie de la couverture du chef de l’État qu’il a vivement critiqué dans son discours, mais sans le nommer. M. Pharaon s’en est ainsi pris contre « celui qui a transformé le palais du peuple en palais contre le peuple, sans la moindre empathie ou regret », en allusion au président, lui reprochant de « n’accorder de l’intérêt qu’à ses proches ».
L’ancien député a en outre stigmatisé « la couverture politique assurée aux banques qui ont fait masse basse sur l’argent des déposants ».
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Tous les politiciens, magistrats et responsables de la sécurité de ce pays sont impliqués dans ce crime si ce n’est pas dans la décision prise c’est dans leur silence coupable et la non dénonciation d’un tel acte criminel alors que même un élève de 7eme sait que cette matière est dangereuse vu la quantité stockée mais surtout son emplacement au centre de la ville. C’est un crime avec préméditation pour lequel ils devraient tous être jugés et payé soit pour leur décision prise en connaissance de cause soit pour leur complicité et complaisance avec les assassins qui leur a facilité la tâche, un point c’est tout. Le Kabalan qui défend les politiciens en se basant sur le fait qu’ils ne savaient pas que cette matière était dangereuse ne fait que confirmer leur incompétence et leur trahison à commencer par les l’importateur qui observe un silence douteux pour se faire oublier dans tout cet embroglio et dépêche des comparses pour le défendre alors qu’ils ne font que l’enfoncer.
Sissi zayyat
10 h 44, le 23 juillet 2021