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Sport - Cyclisme / Tour de France

L’avènement d’une « ère Pogacar », une hypothèse encore fragile

L’avènement d’une « ère Pogacar », une hypothèse encore fragile

«  Une nouvelle génération est en train d’émerger, avec Tom Pidcock, Mathieu van der Poel, Wout van Aert, Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel... On va avoir de sacrées batailles  », s’est délecté par avance Tadej Pogacar. Tim Van Wichelen/Pool/AFP

« C’est le plus fort » sur le Tour 2021, mais pas question d’en déduire une mainmise absolue de Tadej Pogacar (UAE) sur les prochains Tours de France, ont averti plusieurs anciens maillots jaunes samedi, à la veille du second sacre consécutif du Slovène.

« Rappelez-vous de (Egan) Bernal », sourit Ändy Schleck. Après sa victoire en 2019 à 22 ans, « tout le monde a dit qu’il allait partir pour cinq Tours de France, et finalement il n’en a gagné qu’un » à ce jour, souligne le Luxembourgeois, vainqueur du Tour 2010 après le déclassement d’Alberto Contador. Interrogé sur l’avènement d’une « ère Pogacar » en cas de seconde victoire d’affilée à Paris dimanche, le Slovène lui-même a jugé cette hypothèse « idiote » : « Une nouvelle génération est en train d’émerger, avec Tom Pidcock, Mathieu van der Poel, Wout van Aert, Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel... On va avoir de sacrées batailles », s’est délecté par avance Pogacar.

« Prématurée » pour l’ancien double vainqueur Bernard Thévenet (1975 et 1977), la question de son emprise sur les prochains Tours se justifie pourtant au vu de sa domination sans partage sur l’édition 2021. Triple vainqueur d’étape, le maillot jaune a relégué son premier poursuivant, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo), à plus de cinq minutes à la veille de l’arrivée sur les Champs-Élysées. L’écart entre les deux premiers n’avait plus atteint de telles proportions depuis 2014 et la victoire de Vincenzo Nibali devant Jean-Christophe Péraud. « Pogacar a de la marge sur tous ses poursuivants », résume Charly Mottet, porteur du maillot jaune pendant plusieurs jours en 1987. Surtout, le Slovène a dissipé les doutes sur sa capacité à défendre une place de leader. Là où il avait arraché le maillot jaune à Primoz Roglic (Jumbo) au soir de la 20e étape en 2020, Pogacar a enfilé la tunique dorée dès l’arrivée de la 8e étape du Tour 2021 et ne l’a plus lâchée depuis. « L’an dernier, il n’avait pratiquement pas supporté le poids de la course. Cette année, il a vraiment su assommer ses adversaires au bon moment, relativement tôt dans la course », le complimente Bernard Thévenet.

Alors pourquoi mettre en doute sa domination future ? « Quand on regarde de près le parcours de Pogacar sur ce Tour de France, il a eu zéro pépin par rapport à d’autres coureurs retardés » par les nombreuses chutes collectives, fait valoir Sylvain Chavanel, deux fois maillot jaune sur le Tour 2010. Annoncés comme de sérieux rivaux de Pogacar, Geraint Thomas (Ineos) est ainsi tombé à plusieurs reprises et Roglic, projeté au sol lors de la 3e étape, a fini par abandonner au matin de la 9e. « Le maillot jaune manque peut-être un peu de concurrence cette année, juge Ändy Schleck. Il voulait partir seul au col du Portet (17e étape) et à Luz-Ardiden (18e), il n’a pas réussi. » Même s’il a gagné ensuite les deux étapes. « Sur les dernières étapes de montagne, c’est vraiment un trio qui s’est dégagé » plutôt qu’un homme seul, l’appuie Sylvain Chavanel. Au col du Portet comme à Luz-Ardiden, Jonas Vingegaard et Richard Carapaz (Ineos) sont effectivement arrivés avec moins de cinq secondes de retard sur Pogacar.

Autre faiblesse régulièrement pointée du doigt pendant la 108e édition de la Grande Boucle : la transparence de l’équipe UAE dans le final de nombreuses étapes. « À certains moments, il n’y avait plus un équipier autour de lui, c’est les autres qui roulaient pour lui », affirme Bernard Thévenet. « Est-ce que tout le monde refera la même chose dans les années futures ? » Prompt à défendre le travail de ses équipiers en conférence de presse, Pogacar reçoit le soutien de Sylvain Chavanel sur ce point. Ce dernier voit chez UAE « un collectif beaucoup plus construit et beaucoup plus solide » qu’en 2020.

Encore plus enthousiaste, le quintuple vainqueur du Tour Eddy Merckx a encensé Pogacar vendredi lors de son passage sur le Tour. « Je vois en lui le nouveau Cannibale, l’a adoubé le Belge. Si rien ne lui arrive, il peut certainement gagner le Tour plus de cinq fois. » Parole d’ex-monarque absolu.

Damien GAUDISSART/AFP

« C’est le plus fort » sur le Tour 2021, mais pas question d’en déduire une mainmise absolue de Tadej Pogacar (UAE) sur les prochains Tours de France, ont averti plusieurs anciens maillots jaunes samedi, à la veille du second sacre consécutif du Slovène.« Rappelez-vous de (Egan) Bernal », sourit Ändy Schleck. Après sa victoire en 2019 à 22 ans, « tout le...

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