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Dernières Infos - Récusation de Hariri

Joumblatt renvoie dos-à-dos Aoun et Hariri et appelle à nouveau au "compromis"

Joumblatt renvoie dos-à-dos Aoun et Hariri et appelle à nouveau au

Le chef druze libanais Walid Joumblatt. Photo d’archives / AFP

Réagissant à la récusation jeudi du Premier ministre désigné Saad Hariri, le leader druze libanais Walid Joumblatt a appelé une nouvelle fois hier soir les responsables à un "compromis", estimant que le blocage gouvernemental résulte de la "contradiction" entre le leader sunnite et le chef de l'État Michel Aoun.

"Depuis un an et demi, je conseille à Saad Hariri de nommer une autre personne (pour former un nouveau gouvernement) parce que je savais à l'avance que Michel Aoun ne voulait pas de lui", a souligné Walid Joumblatt, lors d'une de l'émission télévisée "Sar el wa'et" sur la chaîne locale MTV. "Il ne faut pas lier l'avenir du pays à une personne par-ci ou par-là, mais Saad Hariri n'a pas écouté mon conseil, et il est désormais trop tard pour cela", a regretté le chef druze. "(...) Il existe une contradiction entre les deux personnalités, pour ne pas dire entre leurs projets", a-t-il estimé, en référence à MM. Aoun et Hariri. "Peut-on sacrifier le pays à cause de cela ?", s'est-il indigné. Selon lui, l'ex-Premier ministre et le chef de l'État "ont violé la Constitution plus d'une fois".

Commentant les critiques du secrétaire général de la Ligue arabe Ahmad Aboul Gheit, qui avait estimé que "les conséquences de la récusation de Saad Hariri peuvent être dangereuses pour le Liban", le chef druze a invité les dirigeants de la Ligue arabe à "compatir avec les Libanais en souffrance et à présenter des solutions concrètes".

Dans ce contexte de crise, Walid Joumblatt a appelé à nouveau à "revenir aux fondamentaux de l'initiative française" que MM. Hariri et Aoun ont ratée, selon lui. 

"J'appelle au compromis, mais personne ne veut du compromis, personne ne fait de sacrifices", a regretté M. Joumblatt. Il a ensuite fait savoir que le groupe parlementaire de son parti allait "nommer" un prochain Premier ministre dans le cadre des consultations contraignantes que le président Aoun doit organiser. Il a toutefois refusé de dévoiler le nom de la personne que sa formation allait nommer.

Le Premier ministre désigné Saad Hariri avait annoncé jeudi qu'il renonçait à former un gouvernement, près de neuf mois après avoir été nommé et au moment où le pays est confronté à la pire crise socio-économique de son histoire. M. Hariri avait été désigné Premier ministre en octobre 2020 et devait mettre en place une équipe censée lancer des réformes indispensables pour débloquer notamment des aides internationales cruciales. Mais après des mois de marchandages interminables avec le camp du président libanais, il a fini par jeter l'éponge suite à une réunion stérile à Baabda.

Le vice-président du Parlement Élie Ferzli a pour sa part estimé dans un entretien radio qu'"aucun nouveau gouvernement ne peut être formé sans la bénédiction et le soutien de Saad Hariri". Il a également estimé que le président Aoun "veut maintenir le cabinet chargé de affaires courantes de Hassane Diab jusqu'à la tenue des élections parlementaires".

Le chef du parti Kataëb Samy Gemayel a, lui, souligné à la chaîne al-Hadath que "tant que le Hezbollah contrôle le pays, on ne pourra pas sauver le Liban". Selon lui, "Saad Hariri est tombé dans le piège du Hezbollah qui a participé à sa désignation d'une façon ou d'une autre". S'indignant de l'incapacité des dirigeants à gouverner le pays, il a appelé le Parlement et le président de la République à démissionner "afin que le peuple puisse reconstituer le pouvoir".

Réagissant à la récusation jeudi du Premier ministre désigné Saad Hariri, le leader druze libanais Walid Joumblatt a appelé une nouvelle fois hier soir les responsables à un "compromis", estimant que le blocage gouvernemental résulte de la "contradiction" entre le leader sunnite et le chef de l'État Michel Aoun."Depuis un an et demi, je conseille à Saad Hariri de nommer une autre...