Manifestation estudiantine à Beyrouth pour réclamer l'annulation du baccalauréat

Des lycéens ont manifesté mercredi devant le ministère de l'Education et de l'Enseignement supérieur à Beyrouth pour réclamer l'annulation des épreuves du baccalauréat, arguant de la situation économique et sanitaire dans le pays ainsi que des pénuries d'essence entravant les déplacements vers les centres d'examen. 

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées et ont appelé le ministre sortant de l'Education, Tarek Majzoub, à revenir sur sa décision de maintenir les épreuves et à "être réaliste", rapporte la chaîne locale LBCI. "Dégage, Majzoub", ont scandé certains, le poing en l'air, à l'attention du ministre sortant, dans des vidéos diffusées par la page Akhbar el-Saha. Sur les réseaux sociaux, le mouvement était relayé sous le hashtag #insoumission-étudiante. 

La semaine dernière, le ministère de l'Education avait annoncé l'annulation des examens du brevet au vu de "la situation délicate que traverse le Liban". Les certificats validant les enseignements professionnel et technique pour l'année 2020-2021 avaient également été supprimés. Cette décision a été saluée par plusieurs mouvements estudiantins qui avaient appelé le ministre "à faire le nécessaire pour supprimer les examens du baccalauréat pour cette année".

Le système éducatif n'a pas été épargné par l'effondrement socio-économique généralisé du Liban. La chute de la monnaie nationale rend difficile toute importation de matériel, facturé en dollars, dont font partie les fournitures scolaires. En outre, les enseignants sont dans leur immense majorité payés en livres libanaises et ont vu leur salaire se déprécier et par conséquent, leur pouvoir d'achat fondre ces derniers mois. Sur un autre plan, alors que le pays connaissait une accalmie depuis plusieurs semaines, les indicateurs de la pandémie sont à nouveau à la hausse et le très contagieux variant Delta se propage rapidement. Les pénuries d'essence de ces dernières semaines, bien qu'elles semblent se résorber depuis le début de semaine, font également peur aux étudiants qui craignent d'avoir des difficultés pour se rendre aux épreuves.