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Salamé demande aux industriels de se préparer à la levée des subventions


Salamé demande aux industriels de se préparer à la levée des subventions

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé. Photo d'archives JOSEPH EID/AFP/Getty Images

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a demandé vendredi à une délégation d'industriels de se préparer à l'arrêt des subventions qui permettaient de juguler le prix des importations, le pays traversant selon la Banque mondiale une des pires crises économiques au monde depuis 1850. 

M. Salamé "a demandé aux industriels de se préparer à la prochaine étape et de chercher d'autres sources pour financer l'importation de matières premières, la Banque centrale s'apprêtant à arrêter définitivement les subventions", selon un communiqué des industriels rapporté par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). 

Fin mars, le ministère de l’Économie avait réduit la liste des biens subventionnés au taux de 3 900 livres pour un dollar. La liste des matières premières destinées à l'industrie libanaise avait alors été fortement réduite pour passer de deux pages et demi à quatre lignes. Ne restaient donc que l’huile de tournesol, la cardamone, les graines et l'huile de soja.

Imad Hoballah, ministre sortant de l'Industrie, était présent à la réunion des industriels avec le gouverneur de la BDL. Selon le communiqué, M. Salamé a assuré à la délégation que "toutes les subventions relatives aux médicaments et autres ont été approuvées". Il a aussi promis "consulter les services compétents de la BDL concernant les dossiers qui sont toujours en suspens et de leur donner instruction de procéder".

La question de la pénurie de mazout et les conséquences qu'elle a sur les usines libanaises a aussi été abordé. M. Salamé a dans ce cadre assuré que ce dossier "n'est pas en suspens chez lui et qu'il a ouvert toutes les lignes de crédits nécessaires pour assurer le mazout et l'essence".  Il a aussi révélé que "les crédits qu'il a ouverts les six premiers mois de 2021 pour l'achat de carburant sont égaux à la consommation de 2020 et celle de de 2019, et qu'il en est de même pour les médicaments".  Selon lui, la forte demande de mazout et d'essence, vient "soit en raison du stockage de ces deux substances soit en raison de la contrebande et que dans les deux cas, cela cause de graves dommages à l'économie libanaise".

Les prix de l’essence et du mazout ont augmenté de plus de 50 % la semaine dernière, après une modification du mécanisme de subvention de la BDL. Concrètement, les autorités ont relevé à 3 900 livres pour un dollar, au lieu de la parité officielle de 1 507,5 livres, le taux auquel les importateurs peuvent échanger leurs livres contre des dollars délivrés par la banque centrale pour payer leurs factures, en plus d’une modification du ratio de couverture des factures par le mécanisme qui est passé de 90 % à 100 % des montants demandés par les fournisseurs. La hausse des prix provoquée sur l’essence, le mazout et le gaz ne permet pas cependant de mettre fin à la contrebande de carburant vers la Syrie, à travers laquelle une partie de l’essence importée est acheminée. Un problème régulièrement pointé du doigt par la BDL, qui retarde les ouvertures de crédits visant à payer des cargaisons de carburant conformément aux modalités fixées, ainsi que par certains importateurs de carburant sous couvert d’anonymat. Pendant ce temps, les files d’attente aux stations-service continuent de s’allonger. 

C'est dans ce cadre que le Premier ministre sortant Hassane Diab a demandé vendredi aux ministres des Finances, de la Défense, de l'Intérieur, de la Justice, de l'Économie et de l'Énergie, ainsi qu'à la Direction générale de la sûreté de l'État, "d'assurer un suivi rigoureux des travaux de la salle d'opérations conjointe en matière de lutte contre le monopole et la contrebande de carburant", rapporte le bureau de presse de M. Diab. 

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a demandé vendredi à une délégation d'industriels de se préparer à l'arrêt des subventions qui permettaient de juguler le prix des importations, le pays traversant selon la Banque mondiale une des pires crises économiques au monde depuis 1850. M. Salamé "a demandé aux industriels de se préparer à la prochaine étape et de...