Photo d'illustration Jean-Pierre MULLER/AFP.
Le syndicat des éleveurs de volailles au Liban a appelé jeudi les responsables à fournir du mazout à ce secteur afin d'éviter une "catastrophe" qui pourrait avoir lieu "dans quelques heures". Cet appel à l'aide a été lancé alors que le mazout se fait très rare sur le marché local, malgré les fortes hausses des prix de ces derniers jours, présentées comme une solution à cette crise mais qui ne semble pas jusqu'à présent avoir eu les effets promis par les autorités.
Dans un communiqué de presse, le syndicat a poussé un cri "pour sauver le secteur des volailles d'un sort tragique vu que les fermes et les centres de production ne parviennent pas à se procurer du mazout pour répondre à leurs besoins, notamment dans les régions périphériques". "Nous appelons les dirigeants à assumer leurs responsabilités et à fournir des quantités suffisantes de mazout au secteur des volailles dans toutes les régions", a souligné le syndicat, à l'issue d'un réunion de son conseil de direction, présidé par Walim Boutros.
Les responsables ont également averti des risques de mortalité de millions de volailles en raison de l'arrêt des ventilateurs et des distributeurs d'eau et de nourriture dans les fermes. Cet arrêt est dû au rationnement du mazout utilisé pour alimenter les générateurs privés, alors que les températures sont très élevées en été.
Le syndicat a par ailleurs rappelé que cette profession est stratégique pour la sécurité alimentaire des Libanais vu qu'il constitue la seule source de protéines produite localement et qu'il assure des offres d'emploi à plus de 20.000 familles.
Une pénurie de carburant sévit au Liban depuis plusieurs semaines, provoquant non seulement de longues files d'attente devant les stations-service et un rationnement de la distribution de l'essence, mais également une raréfaction du mazout sur le marché local. Ce produit est pourtant essentiel, vu qu'il sert à alimenter les groupes électrogènes privés palliant au rationnement de l'électricité régulière. Au cours des derniers jours, certaines administrations ont dû fermer leurs portes en raison des coupures d'électricité tandis que d'autres secteurs, comme les boulangeries et les supermarchés avaient mis en garde contre un arrêt de leurs activités en raison du manque de mazout. Le nouveau système de subventions sur le carburant, financé à partir des réserves obligatoires en devises des banques auprès de la Banque du Liban, aurait dû selon les autorités résorber ces pénuries de carburant, sans succès jusqu'à présent.