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Société - Crise au Liban

Pénuries d'essence, stations fermées, perquisitions : le chaos se poursuit

Un homme désespéré par les files d'attente interminables tente de mettre le feu à sa voiture dans le Akkar.

Pénuries d'essence, stations fermées, perquisitions : le chaos se poursuit

Deux hommes poussant une voiture en panne d'essence devant une station-service de Beyrouth, le 24 juin 2021. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Files d'attente interminables, stations-service fermées, perquisitions et saisies d'essence stockée : le chaos se poursuivait dimanche au Liban, suscitant la colère des Libanais et plongeant encore davantage le pays dans la crise.

Le carburant est rationné dans le pays depuis plusieurs semaines, provoquant des ruées massives vers les pompes et des embouteillages monstres, alors que lundi, les prix du bidon d'essence risquent de doubler en raison d'une réduction des subventions de la banque centrale dont les caisses sont presque vides.

L'État libanais en faillite peine en effet à régler les chargements d'essence. Dans ce contexte, la Banque du Liban lui a accordé un prêt pour continuer à financer le mécanisme de subventions pendant trois mois. Les importateurs d’essence, de mazout et de gaz domestique pourront continuer d’ici à la fin de l’été à échanger leurs livres avec la BDL afin d’obtenir une partie des devises nécessaires pour régler leurs fournisseurs étrangers à un taux bien inférieur à celui du marché parallèle (environ 17.500 livres pour un dollar ce matin). La différence, c’est que le taux applicable pour cette opération sera désormais de 3.900 livres pour un dollar, au lieu de la parité officielle de 1.507,5 livres jusqu’à présent en vigueur.

Dans ce contexte, nombreuses sont les stations qui ont préféré fermer aujourd'hui, en attendant la hausse des prix imminente. C'était le cas à Saïda et ses alentours, au Liban-sud. Les automobilistes faisaient la queue depuis l'aube pour remplir leur voiture d'essence, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Ces files d'attente ont provoqué des embouteillages-monstres et suscité la colère des habitants. Plusieurs routes ont été fermées par des voitures et des camions pour protester contre les pénuries.

Perquisitions

Pour tenter de combattre ce monopole par les stations, la Sécurité de l'Etat a mené plusieurs perquisitions dimanche dans des pompes de le caza de Marjeyoun (Sud) et celui de Denniyé (Nord) pour inspecter les stocks, rapporte l'Ani. Dans la localité de Saksakiyé (Liban-sud), les forces de sécurité ont saisi dix mille litres d'essence dans une station-service et l'ont forcée à ouvrir ses portes et à servir ses clients.

Photo ANI

La Sécurité de l'Etat a également saisi dimanche 148 gallons d'essence stockés dans une boutique à Bourj Brajné, dans la banlieue-sud de Beyrouth. Le propriétaire du magasin a été arrêté et déféré devant la justice et son commerce mis sous scellés, rapporte l'Ani. Ce sont des voisins qui ont alerté les autorités lorsqu'ils ont vu le suspect stocker ces gallons. Outre la dangerosité d'une telle action, le stockage contribue à accentuer la panique et les pénuries.

"Fléau du monopole"

A ce propos, le ministre sortant des Affaires sociales et du Tourisme, Ramzi Moucharrafiyé, a affirmé dimanche sur Twitter que la campagne de contrôle des sociétés de distribution, des stations-services et des particuliers qui stockaient de l'essence en attendant une hausse des prix pour faire du profit se poursuivait. "Les forces de sécurité ont perquisitionné plusieurs entrepôts pour se débarrasser du fléau du monopole", a-t-il affirmé.

Dans le Nord, la situation a failli prendre une tournure dramatique. Désespéré et excédé par les files d'attente interminables et humiliantes pour obtenir du carburant, un homme a tenté d'enflammer sa voiture avec de l'essence devant une station au bord de la route reliant Halba et Khreibet el-Joundi dans le Akkar. De jeunes hommes sont intervenus et l'en ont empêché.

Files d'attente interminables, stations-service fermées, perquisitions et saisies d'essence stockée : le chaos se poursuivait dimanche au Liban, suscitant la colère des Libanais et plongeant encore davantage le pays dans la crise.Le carburant est rationné dans le pays depuis plusieurs semaines, provoquant des ruées massives vers les pompes et des embouteillages monstres, alors que lundi, les...

commentaires (2)

N'y a-t-il personne autour du président pour lui expliquer que la signature du décret du nouveau gouvernement, peut inverser la situation et calmer tout ce jeu de flammes qui est en train de ronger les structures de la république ? Lui, ne sait-il pas que, devant le désastre sur le terrain, il peut par sa signature changer la situation ? Ne trouve-t-il pas nécessaire de se comporter comme les grandsde ce monde, et oublier les petites affaires, devant un danger qui risque de faire chuter tout le système ? Ne faut-il pas tenter pour une fois de donner ce qu'il possède pour sauver la population ?

Esber

17 h 21, le 27 juin 2021

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Commentaires (2)

  • N'y a-t-il personne autour du président pour lui expliquer que la signature du décret du nouveau gouvernement, peut inverser la situation et calmer tout ce jeu de flammes qui est en train de ronger les structures de la république ? Lui, ne sait-il pas que, devant le désastre sur le terrain, il peut par sa signature changer la situation ? Ne trouve-t-il pas nécessaire de se comporter comme les grandsde ce monde, et oublier les petites affaires, devant un danger qui risque de faire chuter tout le système ? Ne faut-il pas tenter pour une fois de donner ce qu'il possède pour sauver la population ?

    Esber

    17 h 21, le 27 juin 2021

  • Vous voulez vraiment que la diaspora vienne passer ses vacances au Liban. Je vais m’étouffer de rire, les taudis de Bombay sont devenus plus agréables que le chaos de Beyrouth. Vive le président fort avec son régime et son gendre …

    Lecteur excédé par la censure

    16 h 57, le 27 juin 2021

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