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Dernières Infos - Pénuries d'essence au Liban

Ghajar : Ceux qui ne peuvent pas payer 200.000LL pour un bidon devront trouver d'autres moyens de transport

Ghajar : Ceux qui ne peuvent pas payer 200.000LL pour un bidon devront trouver d'autres moyens de transport

La commission des Travaux publics en réunion au siège du Parlement libanais, le 17 juin 2021. Photo ANI

Le ministre sortant de l'Energie, Raymond Ghajar, affirmé jeudi que le prix des 20L d'essence s'estime réellement à 200.000 livres libanaises, et que les Libanais qui ne peuvent pas payer ces sommes devraient trouver d'autres moyens de transport, alors que le pays en crise ne bénéfice que d'un réseau de transports publics vétuste.

"Nous devons nous habituer au fait que les subventions vont toucher à leur fin, et lorsque cela arrivera, les Libanais doivent être prêts", a affirmé le ministre sortant à l'issue d'une réunion de la commission parlementaire des Travaux publics. "Les gens aisés doivent payer le vrai prix des biens, et ceux moins bien lotis doivent bénéficier de la carte d'approvisionnement", a estimé le responsable, alors que les autorités n'ont toujours pas approuvé la mise en place d'une telle carte.

"Ceux qui ne peuvent pas payer 200.000LL pour un bidon d'essence devront trouver d'autres moyens" de transport, a lancé Raymond Ghajar, sans proposer d'alternative concrète. Des propos qui n'ont pas tardé à susciter la colère de nombreux internautes.


Avec un jour de retard, le ministère de l'Energie a annoncé jeudi les nouveaux tarifs des carburants au Liban, marqués par une nouvelle hausse des prix de l'essence, du mazout et du gaz. Selon le nouveau tarif, les 20 litres d'essence 95 octanes augmentent de 1.700 livres libanaises et se vendent désormais à 43.500 L.L., tandis que l'essence 98 octanes (qui n’est quasiment plus importée sur le marché local) augmente de 1.800 L.L. pour atteindre 44.800 L.L. Le mazout augmente, lui, de 1.700 L.L. et est vendu à 31.700 L.L. pour 20 litres.

Le président de la commission des Travaux publics, le député Nazhi Najm, a pour sa part prôné la formation d'une équipe ministérielle constituée des ministres des Finances, de l'Energie et de l'eau, de l'Economie, des Affaires sociales, de l'Industrie et des Travaux publics ainsi que d'un représentant de la Banque du Liban (BDL) afin de suivre ce dossier.   "Nous voulons arrêter la contrebande des hydrocarbures en mettant en place une plateforme numérique similaire à la plateforme Impact (développée pour le suivi du Covid-19) permettant aux Libanais et au secteur des transports publics d'obtenir de l'essence", a déclaré le président de la commission. "La BDL a affirmé avoir reçu 7 milliards de dollars de remises d'expatriés, l'Etat ne peut pas dire qu'il n'a pas assez d'argent et qu'il doit toucher aux réserves", a-t-il estimé, sans plus de détails sur les sept milliards en question. Selon lui, la solution à cette crise réside dans "la mise en place d'une carte d'approvisionnement qui garantit le rationnement de l'essence". "C'est au gouvernement et au ministère de l’Énergie de prendre cette décision", a-t-il ajouté. Dans ce contexte, M. Najm a souligné la nécessité de trouver une solution à cette crise "dans l'urgence", "sinon il n'y aura plus d'hydrocarbures".

Depuis un an et demi, des pénuries en série frappent le Liban et cette crise s'est aggravée au cours des derniers mois. Les files d'automobilistes s'étendent parfois sur des kilomètres devant les stations-service, pour ne remplir que des quantités limitées d'essence. Les importateurs accusent la Banque du Liban  de ne plus débloquer les fonds nécessaires pour subventionner les importations des produits, telle qu'elle le faisait depuis le début de la crise financière qui a débuté à l'été 2019.

Le ministre sortant de l'Energie, Raymond Ghajar, affirmé jeudi que le prix des 20L d'essence s'estime réellement à 200.000 livres libanaises, et que les Libanais qui ne peuvent pas payer ces sommes devraient trouver d'autres moyens de transport, alors que le pays en crise ne bénéfice que d'un réseau de transports publics vétuste."Nous devons nous habituer au fait que les subventions vont...