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Lifestyle - Mode

Au musée après la pandémie : Chanel et Dior

Au musée après la pandémie : Chanel et Dior

Une vue de l’exposition Chanel au musée Galliera. Photo DR

À la faveur d’une baisse des restrictions accompagnant le recul de la pandémie, la plupart des musées français, ayant profité du confinement pour se refaire une beauté, rouvrent leurs portes. Les griffes de mode, de leur côté, longtemps privées de leurs défilés spectaculaires et du casse-tête des premiers rangs, prennent leurs marques en interagissant à nouveau avec un « vrai public » à travers des expositions qui réaffirment leur identité. Parmi ces présentations, la rétrospective « Gabrielle Chanel (1883-1971) » au palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, déploie le patrimoine Chanel sur 1 500 m² de l’institution augmentée de nouvelles galeries en rez-de-jardin. La maison Christian Dior pour sa part investit Les Rhums, légendaire villa de son fondateur à Granville en Normandie, pour une poétique évocation de la rose, fleur préférée du maître.

Le Manifeste de mode de Gabrielle Chanel

À la faveur de sa réouverture après des travaux d’extension, le palais Galliera présente la première rétrospective en France d’une couturière hors normes : « Gabrielle Chanel (1883-1971) ». Dans ces années où Paul Poiret domine la mode féminine, Gabrielle Chanel va dès 1912 à Deauville, puis à Biarritz et Paris, révolutionner le monde de la couture et imprimer sur le corps de ses contemporaines un véritable manifeste de mode.

Chronologique, la première partie évoque ses débuts avec quelques pièces emblématiques dont la fameuse marinière en jersey de 1916. On y est invité à suivre l’évolution du chic selon Chanel : des petites robes noires et modèles sport des Années folles jusqu’aux robes sophistiquées des années 1930. Une salle est consacrée au N° 5 créé en 1921, quintessence de l’esprit de « Coco » Chanel.

Sélim Mouzannar, ses bijoux en forme d’espérance

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Le parcours est articulé en dix chapitres, en une scénographie ponctuée par dix portraits photographiques de Gabrielle Chanel. Après la guerre et la fermeture de la maison de couture, seule subsiste à Paris au 31, rue Cambon la vente des parfums et des accessoires. Viennent ensuite Christian Dior et le New Look, ce style corseté qu’elle conteste. Gabrielle Chanel réagit avec son retour à la couture en 1954 et, à contre-courant, réaffirme son manifeste de mode. La seconde partie de l’exposition invite à décrypter ses codes vestimentaires : tailleur en tweed gansé, escarpins bicolores, sac matelassé 2.55, couleurs noir et beige bien sûr, mais aussi rouge, blanc et or... sans oublier les bijoux fantaisie et de haute joaillerie indispensables à la silhouette de Chanel.

Gabrielle Chanel Manifeste de mode occupe une surface de près de 1 500 m², dont les nouvelles galeries ouvertes en rez-de-jardin. Sur un parcours jalonné de plus de 350 pièces issues des collections de Galliera, du patrimoine de Chanel, de musées internationaux – le Victoria & Albert Museum de Londres, le De Young Museum de San Francisco, le Museo de la moda de Santiago du Chili, le MoMu d’Anvers... –

et de collections particulières, cette exposition est une invitation à découvrir un univers et un style intemporels.

Christian Dior au bord du grand bassin du château de La Colle Noire. Collection musée Christian Dior / photo DR

La rose, inspiration de la femme-fleur de Dior

Chez Christian Dior, une exposition intitulée « Dior en roses » se déroule du 5 juin au 31 octobre dans la maison d’enfance du fondateur, la villa Les Rhumbs à Granville. Si la rose inspira la silhouette de femme-fleur, d’abord rêvée dans le jardin de Granville avant d’éclore en 1947 lors du premier défilé de la maison de couture qui porte son nom, elle entre aussi dans la composition des nombreux parfums inventés dès 1947, dont le premier d’entre eux, Miss Dior.

La couleur rose n’est pas en reste : c’est d’abord celle de la maison familiale, « crépie d’un rose très doux », selon les mots du couturier, et qui fait écho à la couleur délicate des fleurs qu’il pouvait humer et admirer dans la roseraie souhaitée par sa maman Madeleine. Elle est la couleur de l’enfance, celle des Petites Filles modèles, célèbre roman de la comtesse de Ségur, paru dans la Bibliothèque rose et qui inspira en 1939 une robe de Christian Dior, alors modéliste chez le couturier Robert Piguet.

Dior Homme, printemps 2022, et la formelle fantaisie des années 1960

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L’évocation de l’enfance et du jardin de Granville précède l’exploration des « autres » jardins de Christian Dior, inspirés du premier d’entre eux : celui de Milly-la-Forêt au sud de Paris puis celui de Montauroux en Provence, le dernier qui devait permettre au couturier de « retrouver sous un autre climat le jardin fermé qui a protégé mon enfance ». La rose y est présente, comme elle le sera dans les créations de ses amis artistes et poètes : Raoul Dufy, Salvador Dali, Léonor Fini, Christian Bérard ou encore Jean Cocteau adopteront aussi cette fleur et cette couleur qui se prêtent particulièrement bien à toutes les déclinaisons dans les univers de la poésie, de l’art et de la mode, tous étroitement associés dans cette exposition.

À la faveur d’une baisse des restrictions accompagnant le recul de la pandémie, la plupart des musées français, ayant profité du confinement pour se refaire une beauté, rouvrent leurs portes. Les griffes de mode, de leur côté, longtemps privées de leurs défilés spectaculaires et du casse-tête des premiers rangs, prennent leurs marques en interagissant à nouveau avec un « vrai...

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