Manifestation à Beyrouth contre "la classe politique corrompue"

Quelques dizaines de personnes ont manifesté dimanche après-midi dans le centre-ville de Beyrouth à l'appel de collectifs se revendiquant du soulèvement du 17 Octobre, afin d'appeler à "retirer la confiance à la classe politique corrompue".  

Les contestataires, qui suivaient un véhicule sur lequel étaient installés des haut-parleurs diffusant des chants révolutionnaires, sont partis de la place des Martyrs en direction du siège de la Commission économique et sociale de l'ONU pour l'Asie occidentale (Escwa), quelques rues plus loin, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Devant l'Escwa, un porte-parole de l'"Alliance des blocs révolutionnaires" a appelé les Nations Unies à "appliquer les résolutions internationales pour assurer la souveraineté du Liban et que les droits des Libanais soient protégés". Il a demandé l'ONU de prendre en compte le fait que les autorités libanaises sont "corrompues" et anticonstitutionnelles. 

Après ce sit-in, des protestataires sont revenus devant les rues barricadées menant au Parlement, sous la surveillance d'unités militaires. 

L'appel à cette manifestation avait été lancé sous le slogan : "C'est le peuple qui décide".

Le Liban, sans gouvernement depuis août dernier, lorsque le cabinet de Hassane Diab avait démissionné dans la foulée de la double explosion au port de Beyrouth, connait actuellement sa pire crise financière et socio-économique depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). Cette crise, décrite par la Banque mondiale comme un des pires depuis la moitié du 19e siècle, a poussé la moitié de la population sous le seuil de pauvreté.