Le juge d'instruction près la Cour de justice Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur la gigantesque double explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth, a démenti samedi certaines informations de presse selon lesquelles une piste aurait été retenue sur l'origine des déflagrations.
"Certains médias ont évoqué une hypothèse qui a été en grande partie écartée parmi les trois qui auraient provoqué l'explosion. Mais il est à noter qu'aucune piste n'a été retenue, et ce qui a été dit à ce sujet n'est que spéculations de presse", a fait savoir le juge, dans un bref communiqué. En effet, le journal al-Akhbar, proche du Hezbollah, affirme en citant des sources anonymes que le juge a reçu le rapport des enquêteurs français qui auraient écarté la théorie d'une frappe au moyen d'un missile ou d'un engin explosif. Ces mêmes sources, citées par le quotidien, font état de preuves "sérieuses et vérifiées" sur l'explosion.
Tarek Bitar avait annoncé jeudi soir qu'il se donnait deux mois pour déterminer les causes du drame et que sur les trois hypothèses sur lesquelles portait l'enquête, l'une avait été écartée à 70%, sans préciser laquelle. "La première hypothèse est celle d'une erreur lors de travaux de soudure sur la porte du hangar 12 et qui aurait provoqué l'incendie puis l'explosion. La deuxième est celle d'un acte militaire ou terroriste intentionnel à l'intérieur du port, et la troisième est celle d'une frappe aérienne à l'aide d'un missile", avait expliqué le juge.
La double déflagration au port de Beyrouth a fait plus de 200 victimes et 6.500 blessés, dévastant des quartiers entiers de la capitale. Dix mois plus tard, l'enquête piétine toujours au grand dam des familles des victimes, sur fond d'interférences politiques. Plusieurs responsables, notamment le Premier ministre sortant Hassane Diab, et les ex-ministres et députés Youssef Fenianos et Ali Hassan Khalil ont été inculpés pour négligence par le juge Fadi Sawan, prédécesseur de M. Bitar qui a été écarté de l'enquête.
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