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Moyen-Orient - Proche-Orient

Frappes israéliennes sur Gaza après des tirs de roquettes, tensions à Jérusalem

Plus de 300 Palestiniens blessés lundi dans de nouveaux heurts sur l'Esplanade des Mosquées. 

Des secouristes palestiniens évacuant un manifestant blessé de l'Esplanade des Mosquées, après des heurts entre Palestiniens et policiers israéliens, à Jérusalem, le 10 mai 2021. Photo AFP / Ahmad Gharabli

Au moins neuf personnes, dont trois enfants et un commandant du Hamas, sont mortes lundi dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza, menées en riposte à des roquettes tirées depuis l'enclave, après une nouvelle journée de violences à Jérusalem-Est.

"Nous avons commencé à mener des frappes sur Gaza et je dis bien commencé (...) nous avons ciblé un haut commandant du Hamas", a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne. Muhammad Fayyad, un commandant de la branche armée du Hamas, a été tué à Beit Hanoun, dans le nord de Gaza, a confirmé une source au sein du mouvement islamiste armé, au pouvoir dans l'enclave palestinienne. Neuf personnes, dont trois enfants, ont été tuées, a rapporté le ministère de la Santé à Gaza. Peu auparavant, sept roquettes avaient été tirées de Gaza vers le territoire israélien, dont une a été interceptée par le système antimissiles israélien, a indiqué l'armée israélienne. Une autre a endommagé une maison à une quinzaine de kilomètres de Jérusalem, où les sirènes d'alarmes des autorités israéliennes ont retenti en début de soirée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

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Le Hamas avait auparavant mis en garde Israël si ses forces ne se retiraient pas lundi soir de l'Esplanade des Mosquées, haut lieu de tensions entre Palestiniens et Israéliens dans le coeur de la Vieille ville de Jérusalem. "Les Brigades Al-Qassam (branche armée du Hamas) lancent maintenant des roquettes contre l'ennemi à Jérusalem occupée en réponse à ses crimes et à son agression contre la Ville sainte et à ses abus contre notre peuple à Cheikh Jarrah et à la mosquée Al-Aqsa" située sur l'esplanade, ont-elles indiqué dans un bref message. "Ceci est un message que l'ennemi doit bien comprendre: si vous répondez, nous répondrons. Si vous escaladez, nous escaladerons", ont-elles ajouté.

Un incendie, visible à plus de deux kilomètres à la ronde, s'est déclaré lundi soir dans l'enceinte de l'Esplanade des Mosquées, où se trouvaient des milliers de fidèles pour la prière du soir, selon des journalistes de l'AFP. La cause de cet incendie n'était pas connue dans l'immédiat.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des ballons incendiaires et sept roquettes avaient été lancés de Gaza vers le sud du territoire israélien. Deux des sept roquettes avaient été interceptées par le système antimissiles israélien et trois étaient tombées dans des terrains vagues, selon l'armée.

En représailles, l'armée avait tiré "contre des postes militaires" du Hamas à Gaza et fermé le point de passage d'Erez avec Israël. Ces tirs de roquettes interviennent au quatrième jour de violences entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville illégalement occupée et annexée par Israël selon le droit international.

Plus de 300 blessés

Plus de 300 Palestiniens ont été blessés lundi dans de nouveaux heurts sur l'Esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme.

Des centaines de Palestiniens ont lancé lundi matin des projectiles en direction des forces israéliennes positionnées sur l'esplanade, a constaté un journaliste de l'AFP. Les policiers ont riposté en tirant des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Selon le Croissant-Rouge palestinien, 331 Palestiniens ont été blessés, dont plus de 200 ont été évacués dans des ambulances filant toutes sirènes hurlantes vers des hôpitaux.

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La police israélienne, qui surveille les accès à l'esplanade, a fait état d'au moins neuf blessés dans ses rangs. Elle a averti qu'elle ne laisserait "pas des extrémistes menacer la sécurité du public". Les affrontements ont cessé dans l'après-midi mais la situation restait tendue dans la Vieille ville. Ces violences ont coïncidé avec "la Journée de Jérusalem", célébrée lundi selon le calendrier hébraïque pour marquer la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967.

Souvent émaillée de heurts, la "marche de Jérusalem" qui devait rassembler en soirée des milliers d'Israéliens dans la Vieille Ville a été annulée. Vendredi, plus de 200 personnes, en grande majorité des Palestiniens mais aussi des policiers israéliens, avaient été blessées dans les plus violents heurts depuis 2017 sur l'esplanade.

"Agression barbare"

La question de Jérusalem constitue l'une des principales pierres d'achoppement dans les négociations de paix israélo-palestiniennes, au point mort depuis plusieurs années. Israël a proclamé l'ensemble de Jérusalem sa capitale "éternelle et indivisible" tandis que les Palestiniens ambitionnent de faire du secteur oriental la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

L'un des vecteurs de tension des dernières semaines à Jérusalem-Est est la menace d'expulsion de familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah au profit de colons israéliens. Une audience de la Cour suprême israélienne dans cette affaire prévue lundi a été reportée sine die.

Alors que les appels internationaux au calme se sont multipliés ces derniers jours, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué la "fermeté" des forces de l'ordre pour garantir la "stabilité" à Jérusalem. L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a dénoncé une "agression barbare" des forces israéliennes à Jérusalem-Est.



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