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Moyen-Orient - Nucléaire iranien

À Vienne, des négociateurs pressés d’aboutir

La grande inconnue reste la volonté des dirigeants iraniens, estiment les Américains.

À Vienne, des négociateurs pressés d’aboutir

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères et chef de la délégation à Vienne, Abbas Araghchi, quittant hier l’hôtel où se déroulaient les pourparlers sur le nucléaire iranien. Joe Klamar/AFP

Les diplomates des grandes puissances ont repris hier à Vienne leurs travaux sur le nucléaire iranien avec la volonté de boucler d’ici à fin mai les négociations pour sauver l’accord, après trois ans d’escalade entre les États-Unis et la République islamique.

Avec « sérieux » et « énergie positive » selon Téhéran, les États parties à l’accord (Iran, Allemagne, France, Royaume-Uni, Chine et Russie) ont donné le coup d’envoi de cette quatrième session dans un hôtel de luxe de la capitale autrichienne, devenu leur quartier général depuis le lancement des pourparlers début avril.

Objectif : « Restaurer pleinement » le « plan d’action global commun » (JCPOA, selon son acronyme anglais), conclu en 2015 pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique mais moribond, depuis que l’ex-président américain Donald Trump a claqué la porte en 2018.

Son successeur Joe Biden veut le rejoindre à nouveau et un haut responsable américain a jugé jeudi « possible » de parvenir à une solution dans les prochaines semaines, avant la présidentielle du 18 juin en Iran, tout en soulignant que la grande inconnue restait la volonté des dirigeants iraniens.

D’après un diplomate européen, Washington a formulé une proposition complète incluant le retrait de sanctions contre des domaines-clés, comme le pétrole et le secteur bancaire, et a laissé entrevoir son ouverture concernant des sanctions liées au terrorisme et aux droits de l’homme. Il a ajouté, sous couvert d’anonymat, que Téhéran n’avait pas exprimé de volonté de tronquer l’expertise qu’il pourrait avoir acquise avec les travaux de ses centrifugeuses de pointe, ni de détruire celles-ci.

Le diplomate européen a déclaré que, dans les rangs de l’Occident, commençait à se répandre une théorie selon laquelle la délégation iranienne ne disposait d’aucune latitude et le guide suprême de la révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, pensait que Téhéran pouvait obtenir davantage de Washington et ne se pressait pas avant les élections iraniennes du 18 juin.

Round très important

En réponse, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères et chef de la délégation à Vienne, Abbas Araghchi, a réaffirmé la détermination de son pays à « revenir à ses engagements », quoi qu’il se passe à Téhéran. Les élections « n’ont aucun rapport » avec le dossier nucléaire, a-t-il assuré sur la télévision d’État.

Si aucune date n’a formellement été fixée, des diplomates interrogés par l’AFP ont évoqué le même horizon. « Rien n’est garanti, mais nous sommes sur la bonne voie. Peut-être qu’il s’agira cette fois d’un grand round final de négociations », a déclaré l’un d’eux. « Nous démarrons une session très importante, qui sera probablement plus longue que les trois précédentes », a renchéri un responsable de l’UE. « Maintenant, tout le monde a une idée de ce à quoi va ressembler l’accord, il reste à le transposer sur papier. »

L’Iran et les États-Unis, indirectement conviés aux discussions, doivent s’accorder sur la levée des sanctions rétablies par Donald Trump et sur un retour concomitant dans les clous de Téhéran, qui a commencé à s’affranchir de ses contraintes nucléaires en riposte à la « pression maximale » américaine.

« Pour l’instant, les États-Unis se sont dit prêts à lever une grande partie de leurs mesures, ce qui reste incomplet. Nous allons donc poursuivre les négociations jusqu’à ce nous obtenions pleinement satisfaction », a expliqué M. Araghchi.

L’incertitude des inspections

Les trois pays européens ont déploré la semaine dernière un manque d’avancées, expliquant que « les points les plus critiques n’avaient pas encore été résolus ».

Désormais, « les participants ont convenu de la nécessité d’intensifier le processus », a tweeté hier l’ambassadeur russe Mikhaïl Oulianov. « Les délégations semblent prêtes à rester à Vienne aussi longtemps que nécessaire pour atteindre leur but. »

Autre incertitude, les négociateurs parviendront-ils à s’entendre avant l’expiration de l’accord « temporaire » signé en février entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique ? Ce texte « bilatéral technique », annoncé le 21 février pour une durée de trois mois, permet au gendarme onusien du nucléaire de maintenir une surveillance sur place, bien que réduite depuis l’entrée en vigueur d’une nouvelle loi qui limite les inspections. La République islamique s’est ainsi engagée à fournir l’ensemble des données des caméras et autres outils si les sanctions sont levées à l’issue de la période. Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, s’est entretenu jeudi avec le chef de la délégation iranienne, une rencontre affichée sur Twitter. Dans une récente interview à Bloomberg TV, M. Grossi avait dit craindre que l’Iran ne détruise les bandes vidéos si les pourparlers des grandes puissances n’aboutissaient pas à temps. Le cas échéant, il s’était dit prêt à retourner à Téhéran pour trouver un nouveau compromis.

Sources : agences

Les diplomates des grandes puissances ont repris hier à Vienne leurs travaux sur le nucléaire iranien avec la volonté de boucler d’ici à fin mai les négociations pour sauver l’accord, après trois ans d’escalade entre les États-Unis et la République islamique.
Avec « sérieux » et « énergie positive » selon Téhéran, les États parties à l’accord (Iran,...

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