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Sport - Premier League

Mourinho, plus tellement « Special One »

Tottenham s’est séparé de son entraîneur moins d’un an et demi après sa prise de fonctions.

Mourinho, plus tellement « Special One »

Tottenham a annoncé lundi que son entraîneur portugais José Mourinho avait été « relevé de ses fonctions », seulement 17 mois après son arrivée chez les Spurs pour remplacer Mauricio Pochettino. Peter Powell/Pool/AFP

Arrivé il y a 17 mois pour relancer Tottenham et sa carrière aussi enlisés l’un que l’autre, José Mourinho, démis lundi de ses fonctions, aura brièvement fait illusion, avant d’être rattrapé par ses résultats décevants et son attitude en dehors du terrain. « Mes méthodes et celles de mon staff ne sont surpassées par personne au monde », fanfaronnait encore fin février celui qui s’est autoproclamé le « Special One » quand la presse lui demandait si les moins bons résultats de son équipe le faisaient parfois douter.

Ce talent sans égal, les Spurs ont pourtant décidé de s’en passer, arrivant à la conclusion que le double vainqueur de la Ligue des champions n’offrait pas, à 58 ans, de perspective de progression au club. Après avoir glané des trophées dans toutes les équipes où il est passé – Porto, Chelsea, Inter Milan, Real Madrid, Manchester United –, Mourinho repart cette fois bredouille, avec comme ultime affront d’être privé d’une finale de Coupe de la Ligue, ce dimanche contre Manchester City. Prototype du technicien dominant et sûr de lui, n’hésitant pas à malmener en conférence de presse arbitres, adversaires et même ses propres joueurs, le « Mou » a construit sa carrière sur cette image de dureté. Même le très placide Paul Pogba s’en était ouvert récemment. « Il fût un temps où j’avais de très bonnes relations avec Mourinho. C’était évident, et puis du jour au lendemain, tout a changé. (...) C’est ce qui est bizarre avec Mourinho et je ne saurai vous expliquer pourquoi, car moi-même je n’ai pas compris », avait-il déclaré à Sky Sports il y a quelques jours à peine.

En novembre 2019, c’est pourtant vers lui que s’étaient tournées les Spurs alors 14es en championnat, avec un effectif en fin de cycle, dont Mauricio Pochettino ne parvenait plus à tirer le meilleur. Un choix surprenant, puisqu’il restait sur 11 mois d’inactivité après une expérience achevée en queue de poisson à Manchester United, malgré une Ligue Europa ajoutée à son palmarès. Mais avec cette « machine à gagner des titres », Tottenham espérait enfin garnir ses armoires à trophées, voire concurrencer Liverpool ou les deux Manchester pour le titre. Le Portugais avait assuré à son arrivée que dès sa seconde saison, il pourrait viser la 1re place. Après avoir mené les Spurs de la 14e à une 6e place qualificative pour la Ligue Europa la saison dernière, et pointé en tête du classement à la toute fin de l’automne, on a pu croire que le miracle aurait bien lieu. Emmenés par un duo Harry Kane-Son Heung-Min inarrêtable, ils faisaient alors illusion et les choses se sont sérieusement gâtées ensuite. Usé physiquement, mais peut-être aussi psychologiquement, Tottenham a dépéri.

Onze de ses treize défaites, toutes compétitions confondues – un record sur une saison pour une équipe dirigée par Mourinho –, ont été subies après la mi-décembre. Le point d’orgue a été le naufrage du 8e de finale de la Ligue Europa au Dinamo Zagreb (3-0), en dilapidant l’avantage (2-0) de l’aller. Et en Premier League, l’attitude bien trop défensive de Tottenham lui a fait perdre 20 points après avoir mené au score, dont les deux derniers à Everton le week-end écoulé (2-2 après avoir ouvert le score). À chaque fois, droit dans ses bottes, Mourinho a critiqué tout et n’importe qui sauf lui-même, un discours qui a fini par braquer une partie du vestiaire, les supporteurs et finalement la direction du club. Pour que Tottenham, club réputé bon gestionnaire, en vienne à le limoger alors qu’il y a encore de l’enjeu en cette fin de saison et que les indemnités à verser – il était sous contrat jusqu’en 2023 – promettent d’être conséquentes, c’est que le divorce était profond.

Le Portugais a toujours été un homme de « coups », tirant rapidement le meilleur de son équipe pour la mener très haut, avant que l’effet s’estompe. Que cela n’ait pas pu se passer ainsi à Tottenham pose désormais la question de l’avenir de Mourinho : où le technicien trouvera-t-il désormais un club à la mesure de son ego ?

Quoi qu’il en soit, Tottenham a confirmé hier que Ryan Mason, son ancien entraîneur de l’équipe U19, dirigera l’équipe première jusqu’à la fin de la saison en remplacement de José Mourinho. Ancien joueur de Tottenham, brièvement passé par Lorient en prêt en 2013, Mason compte une sélection en équipe nationale. Mais le milieu de terrain avait dû mettre un terme à sa carrière en 2018, à 26 ans, après une fracture du crâne subie lors d’un duel aérien avec Gary Cahill, lors d’un match de Premier League avec Hull contre Chelsea, en janvier 2017. Mason va devenir le premier entraîneur de moins de 30 ans à diriger un match de Premier League avec la réception de Southampton, aujourd’hui, en match en retard de la 29e journée. Et son second match en poste sera une finale de Coupe de la Ligue, dimanche à Wembley, face à Manchester City.

Source : AFP

Arrivé il y a 17 mois pour relancer Tottenham et sa carrière aussi enlisés l’un que l’autre, José Mourinho, démis lundi de ses fonctions, aura brièvement fait illusion, avant d’être rattrapé par ses résultats décevants et son attitude en dehors du terrain. « Mes méthodes et celles de mon staff ne sont surpassées par personne au monde », fanfaronnait encore fin...

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