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Culture - Disparition

Renée Dick, une actrice modèle

Renée Dick, une actrice modèle

Renée Dick, en octobre 1977. ©Archives L’OLJ

Ses grands yeux ouverts sur la vie se sont fermés à jamais.

L’actrice et modèle Renée Dick s’en est allée hier à l’âge de 78 ans, des suites d’une maladie.

De Baalbeck, en 1963 où elle a fait ses premières armes dans al-Zoubab de Mounir Abou Debs (une adaptation des Mouches de Jean-Paul Sartre), au théâtre Monnot en 2000 dans la pièce Ta’aKuol Mjadara Ya Sabi, d’Élie Karam, elle n’a eu de cesse de se donner corps et âme à sa passion pour les planches.

Elle a travaillé avec des metteurs en scène illustres comme Yaacoub Chedraoui, Chakib Khoury, les Moultaka, Ziad Rahbani, Jawad el-Assadi, Lina Abyad, sans oublier ses apparitions dans les films de Randa Chahhal (Civilisés et Le cerf-volant) ainsi que de multiples séries télévisées.Renée Dick a assisté et a participé à la naissance du théâtre au Liban.

« Le théâtre, c’est ma vie, disait-elle dans un entretien avec L’Orient-Le Jour en 1977. Je suis de ces êtres qui ont un besoin intense de sentir la vie, de la toucher... Dans la vie de tous les jours, j’ai l’impression d’être maladroite, incomplète, et ni ma personnalité ni mon moi ne s’affirment réellement... Mais sur la scène, et c’est là le miracle du théâtre, ma personnalité prend forme et les rêves deviennent réalité ou plutôt je retrouve mon moi qui est, je dois bien l’avouer, un peu perdu dans la vie. »

Dans les années 70, Renée Dick a été modèle. Elle a osé poser nue pour des artistes, pour des étudiants des beaux-arts de l’Université libanaise et de Beirut University College (devenu Lebanese American University). Faisant preuve d’un courage remarquable, d’autant plus qu’elle n’a reçu aucun encouragement de la part de ses proches. « En choisissant le métier de modèle, disait-elle, je suis devenue une danseuse immobile. » « Être modèle, c’est réunir trois éléments : être l’inspiratrice, celle qui se rapproche le plus d’un certain idéal de formes et aussi celle qui sait communiquer dans l’acte de création. »Actrice ou modèle, deux métiers qui l’ont laissée malheureusement dans le besoin, surtout durant ses dernières années passées auprès de son frère, puis dans une maison de repos lorsque ce dernier ne pouvait plus s’occuper d’elle à cause de ses propres problèmes de santé.

De Renée Dick on se souviendra surtout de son apparition hiératique dans al-Khadimatan de Jawad el-Assadi (adaptation des Bonnes de Jean Genet) aux côtés de Julia Kassar et Randa Asmar.

Des milliers, des dizaines de milliers de croquis par des artistes confirmés ou en herbe témoignent de l’humanité, de la passion et de la témérité d’une femme peut-être pas modèle, mais certainement brûlée par la passion des planches.

Ses grands yeux ouverts sur la vie se sont fermés à jamais.
L’actrice et modèle Renée Dick s’en est allée hier à l’âge de 78 ans, des suites d’une maladie.
De Baalbeck, en 1963 où elle a fait ses premières armes dans al-Zoubab de Mounir Abou Debs (une adaptation des Mouches de Jean-Paul Sartre), au théâtre Monnot en 2000 dans la pièce Ta’aKuol Mjadara Ya Sabi, d’Élie...

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