Polémique FL-CPL autour des prérogatives de la présidence

Alors que le Liban n’en finit plus de sombrer dans une crise économique sans précédent et qu’il est sans gouvernement depuis huit mois, les Forces libanaises et le Courant patriotique libre polémiquaient, ces derniers jours, autour des prérogatives du président de la République. Ainsi, les FL ont réagi hier aux propos tenus la veille par le bureau politique du CPL, qui avait accusé Samir Geagea, leader des FL, d’avoir sapé les prérogatives du chef de l’État en 1990, quand Michel Aoun était Premier ministre d’un gouvernement intérimaire. De leur côté, les FL ont fait assumer cette responsabilité à l’actuel président.

Dans son communiqué, le bureau de presse des FL accuse Gebran Bassil de « fuite en avant » et déplore la volonté de sa formation de « toujours vouloir revenir sur le passé et le déformer ». « Rappelons à M. Bassil que celui qui a porté un coup aux prérogatives du président est celui qui a détruit les zones libres (quartiers chrétiens à l’époque de la guerre civile de 1975-1990, NDLR) dès les premiers instants de sa désignation à la tête d’un gouvernement de transition », ont lancé les FL en allusion au président Aoun et en référence aux multiples guerres qu’il a déclenchées. « Celui qui a porté un coup aux prérogatives du président de la République est celui qui a isolé cette présidence sur le plan arabe et international, en raison de ses alliances et de la couverture fournie à un axe qualifié internationalement de terroriste », a également dit la formation de Samir Geagea, en allusion à l’alliance politique entre le camp de Michel Aoun et le Hezbollah, scellée en 2006.

Le CPL a réagi en accusant le chef des FL d’avoir commis « des crimes durant la guerre et des assassinats politiques en temps de paix ». La formation aouniste a également accusé Samir Geagea d’avoir « touché de l’argent de l’étranger à des fins électorales ».