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Agenda - Hommage

Félix Wehbé, une quête permanente de perfectionnisme

Il y a neuf ans disparaissait Félix Wehbé, le premier directeur général du club des Créneaux, après une très longue et éprouvante bataille avec la maladie. Beaucoup se souviendront de la force de son caractère, de sa quête permanente du perfectionnisme dans tout ce qu’il entreprenait, de son sens aigu de l’analyse, de son amour et sa maîtrise de la langue française, de sa passion culinaire, mais aussi de sa profonde gentillesse et son désintéressement matériel total. Quant à moi, j’ai la chance de l’avoir eu comme père.

Les années n’ont pas pu effacer le souvenir de son courage particulier, moral et physique. Ayant grandi au Sénégal, il avait été un des rares jeunes de race blanche de sa génération – peut-être le seul – a s’être joint à des manifestations étudiantes à Dakar, croyant fermement au courant de sa vie que les questions d’ordre moral ne pouvaient qu’être absolues.

Établi au Liban, il s’était fortement attaché à Achrafieh, qu’il adorait redécouvrir à pied et qu’il n’a jamais voulu quitter, même durant les heures les plus sombres, au point d’avoir un jour échappé à une exécution par des soldats syriens, sauvé à la dernière seconde par un de ces mêmes soldats à qui il avait donné un peu de nourriture quelques jours plus tôt…

J’ai beaucoup appris de mon père en le côtoyant au fil des années, mais l’épreuve finale a bien été la leçon la plus marquante. Il avait transformé ce long chemin du Golgotha en une marche sereine, presque complice, avec une maladie qu’il regardait sans frayeur, avant de s’éteindre un lundi de Pâques. Je crois qu’il aurait souri à cette curieuse coïncidence. Lorsque le moment approche, l’homme révèle sa véritable dimension. Il avait été pour moi – et j’ose croire pour beaucoup d’autres – une source d’inspiration majeure.

Je ne pourrais pas mentionner cette étape sans me rappeler du dévouement et de l’abnégation de ma mère ou que ma grand-mère avait dû supporter l’insupportable en perdant son fils aîné.

À un de ces jours papa, et en espérant que les esprits de la brousse, ainsi que les sensations de notre colline qui reste bien vivante, t’accompagnent où que tu sois…

Il y a neuf ans disparaissait Félix Wehbé, le premier directeur général du club des Créneaux, après une très longue et éprouvante bataille avec la maladie. Beaucoup se souviendront de la force de son caractère, de sa quête permanente du perfectionnisme dans tout ce qu’il entreprenait, de son sens aigu de l’analyse, de son amour et sa maîtrise de la langue française, de sa passion...