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Dernières Infos - Crise au Liban

Bassil se dit ouvert à toute invitation française pour venir à Paris

Bassil se dit ouvert à toute invitation française pour venir à Paris

Le chef du Courant patriotique libre, le député libanais Gebran Bassil. Photo d'archives AFP

Après plusieurs jours de rumeurs sur une éventuelle visite du chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil en France, le député de Batroun a réagi mercredi en affirmant être prêt à répondre favorablement à une invitation des autorités françaises pour qu'il se rende à Paris, sur fond de tensions autour de l'impasse politique qui aggrave la crise au Liban, sans gouvernement depuis huit mois.

"J'ai déjà exprimé et je continue d'exprimer toute ma coopération au sujet de toute volonté française pour que je me rende à Paris, ou pour tenir une réunion avec qui que ce soit, où que ce soit, sans complications ni excuses, et sans que cela ne porte atteinte aux prérogatives et au rôle du président de la République", Michel Aoun, a écrit M. Bassil sur Twitter. Il fait allusion à des informations ayant circulé ces derniers jours sur une volonté de Paris de réunir M. Bassil et le Premier ministre désigné, Saad Hariri, dans une tentative de débloquer la crise gouvernementale. "Nous n'avons qu'une seule préoccupation : appliquer les réformes en commençant par la formation d'un gouvernement", a ajouté le leader chrétien. "Mais malgré cela, et malgré la décision du CPL de ne pas participer au prochain gouvernement et toutes les facilités qu'il a offert pour sa formation (...), il y avait à chaque fois quelqu'un pour saboter toute tentative d'espoir... Nous resterons coopératifs, dans la limite des usages, avec tout effort international ou local, et nous ne perdrons pas espoir avant d'avoir abouti à une solution", a conclu M. Bassil.

MM. Bassil et Hariri sont à couteaux tirés depuis plusieurs années et, dernièrement, leurs formations politiques respectives s'accusent du blocage du processus gouvernemental et des réformes dans les cabinets précédents. Le Liban est en effet sans cabinet actif depuis depuis la démission de celui de Hassane Diab, il y a près de huit mois, dans la foulée des explosions meurtrières du 4 août au port de Beyrouth. Le chef de l'Etat et le Premier ministre désigné, empêtrés dans des rivalités personnelles et un bras de fer autour de la nomination des ministres et le tiers de blocage que réclame le camp aouniste, ne sont toujours pas parvenus à former une nouvelle équipe.

Ces derniers jours, des rumeurs ont circulé sur une éventuelle visite de Gebran Bassil en France, alors que circulaient tout au long de la journée d’hier des informations contradictoires au sujet de cette visite qui aurait été maintenue en dépit du refus de Saad Hariri de rencontrer le chef du CPL dans la capitale française. Du côté français comme du côté libanais, aucune confirmation n’a été donnée au sujet de cette éventualité qui est ainsi restée entourée de flou. Placée sous le sceau de la confidentialité – notamment pour ne pas embarrasser les deux leaders auprès de leurs bases populaires respectives ou risquer pour la France de voir son image ternie par un nouvel échec – la proposition d’un entretien Bassil-Hariri initialement prévu à Paris devrait donc être revue et corrigée pour pouvoir parvenir à un dégel des relations entre les deux hommes, dont dépend étroitement la mise sur pied du gouvernement.

Les propos de Gebran Bassil interviennent quelques heures après une nouvelle charge du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, contre les dirigeants politiques libanais. "Si certains responsables ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'hésiterons pas à prendre les nôtres", a ainsi affirmé M. Le Drian mercredi devant le Sénat, sans toutefois prononcer le mot "sanctions", alors même que cette option semble sérieusement envisagée par le président français, Emmanuel Macron. Cette option semble inquiéter Gebran Bassil, tenu par Paris principalement responsable du blocage de la formation du gouvernement, selon plusieurs observateurs.

Après plusieurs jours de rumeurs sur une éventuelle visite du chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil en France, le député de Batroun a réagi mercredi en affirmant être prêt à répondre favorablement à une invitation des autorités françaises pour qu'il se rende à Paris, sur fond de tensions autour de l'impasse politique qui aggrave la crise au Liban, sans gouvernement...