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Lifestyle - Musique

La revanche de la diva pop Lana Del Rey

La revanche de la diva pop Lana Del Rey

Lana Del Rey – Elizabeth Woolridge Grant de son vrai nom –, taxée de produit factice à ses débuts, s’impose désormais comme une auteure pop éclectique et incontournable. Photo DR

Taxée de produit factice à ses débuts, Lana Del Rey s’impose comme une auteure pop incontournable, très productive, avec deux bijoux en trois ans, Norman fucking Rockwell ! et le récent Chemtrails over the country club. Entre les deux, l’Américaine s’est même offert le luxe d’un recueil de poèmes – plus difficile d’accès – mis en musique, Violet bent backwards over the grass.

Chemtrails over the country club, sorti en mars chez Polydor/Universal, prolonge la magie de Norman fucking Rockwell ! (2019). Deux albums coproduits avec Jack Antonoff, architecte sonore qui magnifie la mélancolie de la compositrice-interprète. Dans son dernier opus, Lana Del Rey cueille d’entrée l’auditeur avec White dress, chanté d’une voix de cristal joliment ébréchée, et le morceau-titre Chemtrails over the country club qui s’achève sur un souffle de batterie hypnotique.

L’artiste, qui reprend aussi Joni Mitchell (For free) en conclusion, s’est faite aussi rare en interview qu’elle est prolifique – elle promet encore un autre album pour 2021. Un retrait médiatique qui s’explique par l’accueil cruel à l’époque de son tube Born to die (2012), entre railleries sur son recours à la chirurgie esthétique ou étiquette de starlette fabriquée par les studios. « La façon dont les choses ont commencé pour moi, dans la façon dont j’ai été dépeinte, c’est que je feignais sensibilité et émotions. Je n’ai vraiment pas aimé ça », confie la chanteuse dans Mojo, revue musicale britannique, la seule à laquelle elle a accordé une interview pour la sortie de Chemtrails over the country club. « Le cas de Lana Del Rey est très parlant de la façon dont on traite les femmes dans la musique dès qu’elles ont la prétention d’avoir un minimum de culture. Comme elle est très apprêtée, qu’elle joue sur une image de pin-up, on s’attendait à ce qu’elle feuillette seulement Variety. Or elle lit beaucoup », analyse Sophie Rosemont, journaliste et auteure de Girls rock.

Elizabeth Woolridge Grant, de son vrai nom, n’est pas la première à subir les foudres machistes d’une partie de la critique rock. « Rolling Stone avait cartographié tous les hommes (des musiciens connus) avec qui était sortie Joni Mitchell au début de sa carrière », rappelle Sophie Rosemont. Joni Mitchell, la surdouée de Laurel Canyon (quartier de Los Angeles), avait même été surnommée « Queen of El Lay », jeu de mots sexiste jouant sur les sonorités anglophones de « Reine de LA » et « Reine des coucheries ».

Lana Del Rey a aussi été passée au lance-flammes par Kim Gordon, ex-bassiste iconique de Sonic Youth. « Des nanas comme Lana Del Rey ignorent ce qu’est le féminisme et pensent que ça veut dire (...) coucher avec des hommes répugnants et plus âgés », a-t-elle écrit dans son autobiographie Girl in a band. Même si, dans ce cas, Sophie Rosemont nuance : « Kim Gordon, et c’est pour ça qu’on l’aime, est très méchante avec tout le monde, une des rares qui dise que personne ne peut se blairer dans le show-biz. »

Mais depuis Norman fucking Rockwell ! , la critique est unanime et élogieuse pour Lana Del Rey (35 ans). « Elle explore davantage le territoire nord-américain, tout ce qui déconne, du patriarcat à la non-mixité, elle s’interroge », décrypte Sophie Rosemont. Et Lana Del Rey sait toujours aussi bien s’entourer : à ses débuts, elle avait fait appel à Woodkid pour ses clips, qui profitent désormais de la patte du duo BRTHR. Joni Mitchell n’est en outre pas la seule de ses aînées à qui elle rend hommage, puisque Lana Del Rey se présente souvent comme une « Nancy Sinatra gangster ».

Source : AFP

Taxée de produit factice à ses débuts, Lana Del Rey s’impose comme une auteure pop incontournable, très productive, avec deux bijoux en trois ans, Norman fucking Rockwell ! et le récent Chemtrails over the country club. Entre les deux, l’Américaine s’est même offert le luxe d’un recueil de poèmes – plus difficile d’accès – mis en musique, Violet bent backwards over the...

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