Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Jordanie

Le prince Hamza promet de "rester fidèle" au roi, qui a engagé une médiation

Le prince Hamza avait affiché jusqu'alors sa défiance en refusant d'obéir aux injonctions de cesser ses "activités" et de restreindre ses mouvements.

Le prince Hamza promet de

Le roi Abdallah II de Jordanie (2e en partant de la droite), entouré de son demi-frère, le prince Hamza, de la reine Noor (la veuve du roi Hussein, à droite), de son épouse, la reine Rania, et de l'épouse du prince Hamza, la princesse Basma Otoum, au palais royal à Amman, en janvier 2012. Photo AFP / PETRA / YOUSEF ALLAN

Le roi Abdallah II de Jordanie a pris l'initiative d'engager une médiation avec son demi-frère le prince Hamza, qui a promis de lui "rester fidèle" après avoir été accusé au cours du weekend de faire partie d'un complot "maléfique" contre son pays, a annoncé le palais royal lundi soir.

"Je resterai fidèle à l'héritage de mes ancêtres, à Sa Majesté le roi ainsi qu'à son prince héritier, et je me mettrai à leur disposition pour les aider et les soutenir", a écrit le prince Hamza dans une lettre signée devant des membres de la famille royale et publiée lundi soir dans un communiqué du palais royal.

Peu avant, le palais avait annoncé que le souverain avait pris l'initiative d'une médiation avec son demi-frère pour tenter de régler la fracture au sein d'une famille qui aura régné le 11 avril depuis un siècle sur la Jordanie. "Sa Majesté le roi Abdallah II a décidé de traiter la question du prince Hamza dans le cadre de la famille hachémite", avait tweeté le palais, précisant que le roi avait confié une mission de médiation à son oncle "le prince Hassan qui, à son tour, a communiqué avec le prince Hamza et ce dernier a dit qu'il adhérait à l'approche de la famille". Agé de 74 ans, le prince Hassan ben Talal a été prince héritier de Jordanie de 1965 à 1999.

Le prince Hamza, 41 ans, avait affiché jusqu'alors sa défiance en refusant d'obéir aux injonctions de cesser ses "activités" et de restreindre ses mouvements. Il a nié dès samedi les allégations à son encontre et a accusé en retour le pouvoir de "corruption" et d'"incompétence". Dans une conversation enregistrée et diffusée dimanche soir sur Twitter, il affirmait à un interlocuteur non identifié: "C'est sûr que je n'obéirai pas (aux ordres du chef d'état-major, le général Youssef Huneiti) quand il me dit que je ne suis pas autorisé à sortir, à tweeter, à communiquer avec les gens et que je suis seulement autorisé à voir ma famille".

Le "complot", premier du genre depuis la création du royaume hachémite il y a 100 ans, a éclaté au grand jour samedi avec la mise en cause d'Hamza dans des "activités" pouvant nuire au royaume puis l'annonce de l'arrestation pour "raisons de sécurité" d'une quinzaine de personnes dont Bassem Awadallah, un ex-conseiller du roi. Le même jour, le fils aîné du roi Hussein décédé en 1999 et de la reine Noor, une Américaine, a affirmé être assigné à résidence dans son palais à Amman. Les autorités n'ont pas confirmé cette mesure.

Le vice-Premier ministre Aymane Safadi a, pour sa part, affirmé dimanche que la "sédition" avait été "tuée dans l'oeuf", après avoir accusé le prince Hamza d'avoir collaboré avec une "puissance étrangère", non identifiée, pour tenter de déstabiliser le royaume.

Internet coupé

A la demande du roi, le chef d'état-major s'était rendu samedi chez le prince pour lui demander de cesser "tous les mouvements et activités visant la sécurité et la stabilité de la Jordanie", mais la réunion s'est mal passée, avait ajouté M. Safadi. "J'ai enregistré toute la conversation et je l'ai distribuée (...) Maintenant j'attends de voir ce qui va arriver et ce qu'ils vont faire. Je ne veux pas bouger (pour l'instant) car je ne veux pas aggraver la situation", avait dit le prince dans son dernier enregistrement, en dénonçant une situation "inacceptable". Des habitants indiquaient lundi matin que l'accès à internet était interrompu depuis deux jours dans le quartier huppé de Dabouq (ouest d'Amman), où vivent le prince Hamza ainsi que d'autres princes et princesses.

Conformément au souhait de son père, Hamza avait été nommé prince héritier lorsque Abdallah II était devenu roi. Mais le souverain lui a retiré ce titre en 2004 pour le donner à son propre fils aîné, Hussein.

Pour Ahmad Awad, qui dirige à Amman l'institut Phenix Center for Economics and Informatics Studies, "ce qui est arrivé est une première par son intensité dans l'histoire de la Jordanie". "C'est le début d'une crise et pas la fin. Cela montre qu'il faut des réformes tant politiques, qu'économiques et démocratiques", a-t-il dit à l'AFP.

Soutiens étrangers

Selon M. Safadi, "les enquêtes ont révélé des liens entre Bassem Awadallah et des parties extérieures (...) pour mettre en oeuvre des plans maléfiques visant à ébranler la stabilité de la Jordanie". "Une personne ayant des liens avec des services de sécurité étrangers a été en contact avec la femme du prince Hamza et lui a proposé de mettre à sa disposition un avion pour quitter la Jordanie", a-t-il ajouté sans préciser l'identité de cette "personne".

L'Israélien Roy Shaposhnik, se présentant comme "un ami du prince Hamza", a indiqué avoir fait un "geste humanitaire modeste" en "invitant la femme et les enfants du prince à venir chez lui en Europe". Il a cependant souligné n'avoir "jamais été un agent du renseignement d'Israël ou d'un aucun autre pays". Les messages de soutien au roi Abdallah II ont continué d'affluer lundi de l'étranger.

Le roi Abdallah II de Jordanie a pris l'initiative d'engager une médiation avec son demi-frère le prince Hamza, qui a promis de lui "rester fidèle" après avoir été accusé au cours du weekend de faire partie d'un complot "maléfique" contre son pays, a annoncé le palais royal lundi soir."Je resterai fidèle à l'héritage de mes ancêtres, à Sa Majesté le roi ainsi qu'à son prince...

commentaires (4)

Il n'y avait ni complot ni affaire maléfique. C'est tout simplement une histoire a la Poutine, ou il faut coûte que coûte mettre de coté toute personne qui pourrait éventuellement menacer la succession au trône et en même temps un coup de COM, puisque le régime est un peu bousculé ces derniers temps. Maintenant que c'est fait, le Hamza n'osera bouger pour un bon bout de temps mais il a fait parle de lui, de même le Roi qui, lui, est devenu potentielle victime et sauveur de la stabilité. En bref tout le monde a gagné, chacun a sa manière!

Pierre Hadjigeorgiou

10 h 24, le 06 avril 2021

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Il n'y avait ni complot ni affaire maléfique. C'est tout simplement une histoire a la Poutine, ou il faut coûte que coûte mettre de coté toute personne qui pourrait éventuellement menacer la succession au trône et en même temps un coup de COM, puisque le régime est un peu bousculé ces derniers temps. Maintenant que c'est fait, le Hamza n'osera bouger pour un bon bout de temps mais il a fait parle de lui, de même le Roi qui, lui, est devenu potentielle victime et sauveur de la stabilité. En bref tout le monde a gagné, chacun a sa manière!

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 24, le 06 avril 2021

  • Sans aucune ingérence dans les affaires intérieures d'un pays ami du Liban, espérons que ce problème en Jordanie se termine autrement que la manière dont avait fini Nouri Al Saïd le 15 juillet 1958 dans les rues de Bagdad.

    Un Libanais

    21 h 20, le 05 avril 2021

  • Le prince Hamza est légitimement le successeur de Abdallah au trône, ce dernier n'ayant pas respecté la volonté de son père quand à sa succession. Il ne faut pas abuser avec lui, car il n'est pas isolé. Situation délicate.

    Esber

    16 h 01, le 05 avril 2021

  • La Jordanie est un havre de paix où il fait bon d'y vivre. Grand bravo pour les autorités qui ont déjoué le complot. Certains veulent punir le royaume peut- être parce qu'il rend la vie difficile à l'extrémisme politique et d'autres extrémistes hypocrites !

    Shou fi

    14 h 14, le 05 avril 2021

Retour en haut