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La Consolidation de la paix au Liban - Mars 2021

Les jeunes de Aley, Choueifate et Damour à l’assaut des fausses informations

Les jeunes de Aley, Choueifate et Damour à l’assaut des fausses informations

© Adra Kandil

Voulez-vous faire partie du projet visant à lutter contre les fausses informations dans votre région ? Une question qui devrait attirer de nombreux jeunes. Ce n’est pas toutefois le cas vu les circonstances qu’a connues le Liban au cours de l’année écoulée en particulier, qui n’ont pas commencé avec la révolution du 17 octobre 2019 ni se sont terminées avec la pandémie du Covid-19, en passant par les conditions difficiles sur les plans sécuritaire, économique et social, qui continuent de se dégrader de jour en jour.

D’aucuns se sont demandés si cela était utile. La lutte contre les fausses informations constitue-t-elle une priorité de nos jours ? Une question qui revenait souvent pour de multiples raisons, comme le désespoir de voir les choses un jour changer ou la possibilité d’influencer la société. Néanmoins, des jeunes gens de trois régions du Mont-Liban, à savoir de Aley, Choueifate et Damour, se sont regroupés pour participer à ce projet réalisé par la Fondation Dawaer, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et avec le soutien du Royaume-Uni. Il consiste à former un noyau de lutte contre les fausses informations dans ces régions. Il est vrai que souvent, ces jeunes se sont sentis frustrés. Il est vrai aussi qu’ils envisagent l’avenir avec plus de peur, vu le manque d’opportunités. Mais ce projet a constitué pour eux un tournant sur les plans personnel et sociétal. Ils ont reflété les informations reçues au profit de leurs localités.

L’une des principales raisons reste leur prise de conscience du caractère grave des fausses informations qui se propagent. En quelques minutes, des nouvelles peuvent être trouvées sur de nombreux groupes WhatsApp, comme sur d’autres sites de médias sociaux. S’entraîner à la vérification des fausses informations a ainsi été une grande motivation. Cette même motivation a renforcé leur détermination à aller de l’avant, malgré le fait de vivre dans une réalité qui ne fait que se détériorer.

Il ne leur a pas fallu longtemps pour gagner la confiance des gens de leur région, qui ont commencé à leur envoyer des nouvelles à vérifier, d’autant plus que les fausses informations dans les régions ont leur propre spécificité.

Auparavant, ils avaient été formés pendant des mois aux médias, à la vérification des informations et des fausses informations, dans le cadre du projet « Combattre les fausses informations », réalisé par la Fondation Dawaer, en partenariat avec le PNUD et un financement du Royaume-Uni.

Ils ont également élaboré des plans d’action pour freiner la propagation des fausses informations dans leurs régions et lancé la campagne « so7tak_men_so7et_lkhabar » (littéralement, ta santé dépend de la véracité de l’information). Celle-ci compte dix vidéos de sensibilisation, qui ont couvert certaines des fausses informations ayant circulé dans chacune de ces régions. Le coronavirus avait la part du lion, principalement dans les régions de Ryak, el- Hara, Saïda et Chekka. Les autres vidéos ont couvert des nouvelles qui faisaient fureur sur les différences politiques et sectaires.

Le terme « fausse information » n’est pas nouveau. Il remonte à la fin du XIXe siècle. Cela signifie qu’il faisait partie de l’histoire des médias bien avant l’utilisation des réseaux sociaux. Si nous comparons les fausses informations ayant circulé dans le passé à celles qui circulent de nos jours, nous trouverons une différence. La vitesse à laquelle elles se propagent et la façon dont elles peuvent affecter les consommateurs les rendent plus importantes, en termes de réseaux sociaux.

L’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a déclaré : « Les jeunes doivent être à l’avant-garde du changement et de l’innovation dans le monde. Autonomisés, ils peuvent être des agents-clés du développement et de la paix. Si, toutefois, ils sont laissés en marge de la société, nous serons tous appauvris. Veillons à ce que les jeunes aient toutes les chances de participer pleinement à leurs communautés. »

Lorsque la société fait confiance aux jeunes, ils peuvent réaliser un certain changement. Il ne faut pas toujours envisager un changement plus important. De tous petits détails peuvent ouvrir la voie à un tel changement à l’avenir. C’était le principe des jeunes des trois régions. Savoir qu’ils étaient désormais en mesure de surveiller les informations et de lutter contre les fausses d’entre elles, mais aussi d’éduquer les gens, dans le cadre de rencontres en présentiel ou sur les réseaux sociaux, sur la gravité de ces nouvelles et leur impact sur la stabilité sociale, était une réalisation pour eux et leurs régions.

Journalist

Voulez-vous faire partie du projet visant à lutter contre les fausses informations dans votre région ? Une question qui devrait attirer de nombreux jeunes. Ce n’est pas toutefois le cas vu les circonstances qu’a connues le Liban au cours de l’année écoulée en particulier, qui n’ont pas commencé avec la révolution du 17 octobre 2019 ni se sont terminées avec la pandémie du...

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