Le groupe parlementaire aouniste a tiré à boulets rouges mardi soir sur le Premier ministre désigné, Saad Hariri, rejetant "sur la forme et dans le fond", les propos qu’il avait tenus la veille à Baabda, et l’accusant de "chercher à s’assurer la majorité" au sein de la nouvelle équipe ministérielle.
"La façon avec laquelle le Premier ministre désigné s’est comporté avec le président est contraire aux usages et aux règles les plus élémentaires de la courtoisie", ont affirmé les députés du Courant patriotique libre durant leur réunion hebdomadaire, qu’ils ont tenue par visioconférence. Ils ont estimé que les propos tenus par M. Hariri après son entretien lundi avec le président Michel Aoun, "contenaient des erreurs provocatrices", pour ce qui a trait au rôle de "partenaire constitutionnel" du chef de l’État dans la mise en place du cabinet.
Le groupe aouniste a aussi accusé Saad Hariri d’avoir "préparé sa bataille dès qu’il a été invité par le chef de l’État à lui soumettre une mouture gouvernementale complète", lui reprochant de ne pas « vouloir élaborer une formule complète et claire suivant les règles (…) de la conformité à l’esprit du pacte national ».
"Suivant quelle logique le Premier ministre désigné accorde à toutes les communautés le droit de nommer leurs ministres mais pas aux chrétiens ?", se sont ensuite interrogés les députés aounistes, en jugeant que "l’objectif principal de Saad Hariri est d’obtenir la majorité au gouvernement, avec ceux qui le soutiennent". "Le problème n’est donc pas dans la minorité de blocage que personne n’a réclamée. Pourquoi Hariri insiste-t-il tellement sur la majorité ?", se sont encore interrogés les parlementaires, avant de se féliciter de "l’ouverture manifestée par le chef druze Walid Joumblatt, après son entretien samedi avec le président" et de faire état de leur "volonté d’y répondre favorablement".
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